Tour de plaine à fin avril : étape dans le Sud

Céréales
Plaine

Pascal Truillet, responsable technique régional Syngenta, décrit la situation des cultures dans le Sud de la France.

Céréales : la sécheresse comme fil rouge

Le fil rouge, pour l’ensemble des céréales à paille du Sud de la France est la sécheresse. « Dans tous les bassins, les plantes souffrent : il y a peu de biomasse, peu de talles, le potentiel est d’ores et déjà entamé », analyse Pascal Truillet, responsable technique pour cette zone. Autre tendance large : le peu de maladies présentes sur blé tendre et sur orge. 

En Poitou-Charentes, la bonne situation sanitaire tient à ces conditions, mais aussi au fait que les traitement « T1 » ont été appliqués dans 80 % des cas. Pour les blés tendres, qui atteignent le stade dernière feuille étalée, la pression de la septoriose est faible, plus particulièrement sur les variétés peu sensibles. La sortie des barbes des orges a débuté. « On relève quelques tâches d’helminthosporiose », note Pascal Truillet. La période idéale pour le T2 commence en cette dernière semaine d’avril. De fortes colonies de pucerons ont été recensées sur blé.

Pour les blés tendres et les orges d’Aquitaine, les stades sont les mêmes. Sur cette zone, qui a connu des épisodes pluvieux importants première quinzaine d’avril, les traitements T1 ont malgré tout été plus rares. Concernant les blés, la rouille brune est présente, sur les feuilles F3 et F4, ainsi que la septoriose sur les variétés les plus sensibles. Les orges sont touchées par l’helminthosporiose et les cultures peuvent présenter des stigmates spectaculaires, mais a priori sans grande gravité, en réaction à des attaques d’oïdium. La période idéale pour la protection foliaire de fin de cycle, la plus importante sur cette zone, débute. De fortes colonies de pucerons colonisent les blés également sur cette zone.

En Midi-Pyrénées, les stades de blés sont plus hétérogènes. La sécheresse est la plus prégnante dans cette région. « La récolte ne sera pas bonne, surtout s’il ne pleut pas dans les jours à venir, craint Pascal Truillet. Peu de traitements T1 ont été appliqués, car la pression ne le nécessitait pas. ». Les cultures sont, là aussi, au stade optimal pour une intervention visant à protéger les derniers étages foliaires. Cette intervention est primordiale pour protéger les blés de la rouille brune, très virulente dans ce bassin de production quand les conditions favorables à son développement sont présentes. Le T2 sur les orges, au stade sortie des barbes, est en cours. L’helminthosporiose est présente.

Pour le Sud-Est et la vallée du Rhône, le blé dur atteint le stade dernière feuille étalée. « Les T1 ont été peu nombreux, et globalement les maladies se font rares pour les variétés peu sensibles à la septoriose, synthétise Pascal Truillet. Mais la pression rouille brune augmente. » La protection en T2 est imminente. Pour les blés tendres, les variétés sensibles aux maladies sont sous la menace de la rouille jaune du blé et de la septoriose. Les traitements T1 ont eu lieu deuxième semaine d’avril, les T2 sont en cours.

Vignes, des épisodes de gel tardifs

Les vignobles du Sud ont connu des épisodes de gel récemment. « S’ils sont clairement beaucoup plus localisés qu’il y a deux ans, les dégâts peuvent être localement importants », souligne Pascal Truillet. Les stades sont variables, de pointe verte à 6 feuilles. Sur la zone littorale Sud-Est, la protection contre l’oïdium a débuté sur les cépages Chardonnay et Carignan. Sur l’ensemble des vignobles, les œufs d’hiver du mildiou sont arrivés à maturation : les traitements sont imminents surtout si les épisodes pluvieux annoncés par Météo France se confirment.

Tournesol et maïs : des semis plus ou moins avancés

Les maïs, en Poitou-Charentes, sont semés à 80 %. Les premiers pieds mis en terre lèvent tout juste. Sur ce bassin historique pour la culture du tournesol, les semis sont en cours et réalisés à hauteur de 50 % environ.
Sur l’Aquitaine, les variétés de maïs, plus tardives, ne sont semées que pour la moitié, quand les tournesols sont quasiment tous déjà en terre, à 90 %. 
Panorama bien différent en Midi-Pyrénées, où les semis de tournesol débutent, 20 à 30 % étant déjà semés, contre 70 % pour les maïs. Dans le bassin Sud-Est, enfin, les maïs, sont emblavés à 90 %, pour 70 à 75 % en ce qui concerne les tournesols.