Du botrytis en Champagne et dans le Sud-Ouest en 2023

Avec une vendange très généreuse en Champagne et des attaques de vers de grappe dans le Sud-Ouest, le botrytis a fait son retour.
La virulence de la G3 d’Eudémis a favorisé le botrytis dans le sud-ouest
L’état sanitaire de la vigne est un facteur très important dans le développement de Botrytis cinerea et les attaques de tordeuses de la grappe provoquant des perforations creusées par les larves, sont très favorables au développement de la maladie. « Il n’est donc pas surprenant qu’avec une G3 d’Eudémis très virulente qui a occasionné des microblessures sur une période humide, le botrytis ait pu s’installer en fin de saison » observe Gilles Robert, Ingénieur Solutions Agroécologie dans le sud-ouest. Une situation à laquelle les vignerons, avec la succession d’étés chauds et secs depuis plusieurs années n’étaient plus habitués.
Une vendange généreuse et des pluies avant la récolte en Champagne
« En Champagne, plusieurs secteurs ont été concernés par le botrytis en 2023, en particulier dans la vallée de la Marne, dans des parcelles où la vendange était très généreuse », remarque Ludovic Bonnard, Ingénieur Solutions Agroécologie chez Syngenta dans cette région. Les pluies avant la récolte ont aggravé la situation et, après le développement du botrytis, les vignerons ont été confrontés à des attaques de drosophiles avec de la pourriture acide. Les parcelles implantées avec du Pinot meunier, cépage sensible, ont été les plus impactées. Comme dans le sud-ouest, les vignerons ont été surpris par le botrytis, car depuis quelques années les attaques étaient rares compte tenu d’un climat peu favorable.
La prophylaxie, première arme contre le botrytis
Pour prévenir d’éventuelles attaques de botrytis, la prophylaxie reste l’arme numéro 1, avec des pratiques vertueuses, comme l’enherbement et la maitrise de la fertilisation pour baisser la vigueur ou encore l’effeuillage pour aérer les grappes. « La préservation d’un bon état sanitaire des grappes est également déterminante avec en particulier une lutte efficace contre les vers de grappe et la maîtrise de l’oïdium » remarque Jean-Baptiste Drouillard, Expert Technique cultures spécialisées chez Syngenta.
Protéger les parcelles sensibles au stade A et sécuriser la vendange
Le botrytis est une maladie « sournoise » qui peut contaminer les grappes dès la chute des capuchons floraux à la faveur de blessures et rester latente jusqu’à l’approche de la récolte. En complément de l’indispensable prophylaxie, il est recommandé de protéger les parcelles les plus sensibles. « L’impact sur le rendement et sur la qualité des vins du botrytis peut en effet être très dommageable » observe Jean Baptiste Drouillard ( ).
« Pour les parcelles et ou cépages les plus sensibles, certains vignerons réalisent une protection au stade « chute des capuchons » avec une solution fongicide type GEOXE® », remarque Ludovic Bonnard. Cette protection fongicide anti-botrytis fait figure de référence dans le vignoble champenois, avec un double atout, efficacité et absence de résistance spécifique.
Poursuivre la protection avec le biocontrôle TAEGRO®
En complément de cette protection fongicide conventionnelle, les vignerons ont à leur disposition depuis 3 campagnes une solution de biocontrôle TAEGRO® qui permet de poursuivre la protection botrytis sans impacter l’IFT :
- « sur un essai réalisé en Gironde, deux applications de TAEGRO® après la protection de base SWITCH®/GEOXE® au stade A ont permis de diminuer l’intensité de 10 à 15 % » observe Gilles Robert.
- « dans un essai réalisé en Champagne, le programme GEOXE® + 2 applications de TAEGRO® a permis une efficacité (intensité et fréquence) de 60 %, légèrement supérieure à une application de GEOXE® suivie d’un autre fongicide conventionnel (54 % d’efficacité) » remarque Ludovic Bonnard.
« La solution de biocontrôle TAEGRO® est autorisée pour lutter contre l’oïdium et le botrytis de la vigne, ce qui permet une lutte conjointe sur la période floraison – fermeture de la grappe », observe Jean-Baptiste Drouillard. La dose recommandée est 0,185 kg/ha contre l’oïdium et 0,37 kg/ha contre le botrytis. En conséquence, pour une protection vis à vis du botrytis, Syngenta recommande des applications à la dose botrytis de 0,37 kg/ha.
TAEGRO® est une solution d’origine naturelle composée de Bacillus amyloliquefaciens, autorisée en agriculture biologique.