La septoriose a fait son retour sur les blés en 2023
Après la rouille jaune en 2022, les céréaliers ont été confrontés à la septoriose en 2023. Tour des régions et enseignements pour préparer 2024.
Une forte pression septoriose en début de cycle
Les années se suivent et ne se ressemblent pas. « Après une année 2022 marquée par la rouille jaune, 2023 aura été une campagne sous le signe de la septoriose dès le début de cycle » observe Bertrand Moncomble, Responsable Agroécologie Régional chez Syngenta dans le Nord de la France. Même constat dans les régions céréalières de l’ouest où cette maladie, un peu oubliée ces dernières années a fait également son retour, doublée de quelques foyers d’oïdium. Résultat, même dans le cas de variétés tolérantes, « il fallait miser sur le positionnement d’un T1 solide pour limiter le développement de la maladie », remarque Bertrand Moncomble. Dans le cas de variétés plus sensibles, un T1 bis ou avancer le T2 au stade DFP a même parfois été nécessaire pour éviter que la septoriose ne se propage trop. « Dans les régions céréalières de l’est de la France, la septoriose a également démarré fort » souligne Luc Flamant, Responsable Agroécologie Régional chez Syngenta dans l’est de la France, « plus de la moitié des blés ont été protégés par un T1 alors qu’habituellement c’est plutôt un tiers ». En revanche, pour cette région, les conditions climatiques chaudes et sèches ont fait que la nuisibilité attendue de la septoriose a été moins forte que prévu.
Parallèlement, la rouille jaune qui avait été très présente dans de nombreuses régions céréalières en 2021 et 2022 a été peu observée malgré quelques foyers sur les variétés les plus sensibles.
Ne pas négliger le piétin verse
Le piétin verse est une maladie à surveiller. « Depuis 2 campagnes, on observe en Champagne et en Lorraine du piétin verse, sur des variétés qui ne disposent pas du gène PCH1 » remarque Luc Flamant. Dans l’ouest de la France, Damien Carnet, Responsable Agroécologie Régional chez Syngenta dans cette région, souligne également que « certains céréaliers se sont fait surprendre ». Une maladie à prendre en compte notamment après un précédent paille.
La fusariose a impacté les rendements dans le sud
Dans les zones céréalières du sud de la France, c’est surtout le manque d’eau lors de la montaison des blés durs qui a marqué la campagne avec, pour conséquence, une mauvaise absorption de l’azote. « En fin de cycle, des attaques de fusariose ont lissé les rendements à la baisse, avec des récoltes parfois très faibles, de seulement 20 q/ha dans certaines situations en Camargue » souligne Benoît Thibaud, Responsable Agroécologie Régional chez Syngenta dans les régions céréalières du sud de la France. « En revanche, la rouille jaune a été totalement absente et seuls quelques spots de rouille brune ont été observés » précise-t-il.
Triazoles et SDHI toujours au cœur des programmes
Au T1, les triazoles et/ou strobilurines ont largement été utilisées, tout comme les SDHI au T2, pilier de la protection fongicide. Tous les ingénieurs en régions soulignent la nécessité de gérer ces solutions fongicides dans une Protection Fongicide Responsable. « Pour les prochaines campagnes, il faut prendre en compte la baisse d’efficacité des triazoles en limitant autant que possible leur recours au T1 et en intégrant une solution fongicide à action multisite comme la solution de biocontrôle AQUICINE® Duo dans les programmes » souligne Bertrand Moncomble. Cette solution 100 % biocontrôle permet en effet de lutter efficacement contre la septoriose en limitant le développement des résistances. En situation de risque rouille jaune, AQUICINE® Duo peut être facilement associé à une matière active efficace contre cette maladie.
Pour le T2, les solutions à base de SOLATENOL technology™ (1) associées à des triazoles ont confirmé leur efficacité à la fois vis-à-vis de la septoriose mais aussi des rouilles. « Certains céréaliers ont introduit, à ce stade, une nouvelle solution fongicide originale, pour compléter l’efficacité sur septoriose des produits à base de SOLATENOL™ technology, en particulier sur les variétés les plus sensibles à la septoriose » remarque Bertrand Moncomble.
Prévoir de lutter contre la septoriose et/ou les rouilles en 2024
Pour la campagne à venir, l’historique de ces dernières années montre que les rouilles (jaune et brune) peuvent être très présentes et préjudiciables tout comme la septoriose. Les conditions climatiques seront évidemment déterminantes et les OAD permettront, en début de campagne, de préciser les risques. « L’analyse des 10 dernières années montre qu’une année sur 2, une des 2 rouilles est présente de façon significative dans le Nord de la France et que la septoriose reste la maladie la plus fréquente » observe Bertrand Moncomble. « En Pays de Loire et Poitou Charentes, dans certaines zones, il se cultive jusqu’à 53 % des variétés de blé qui sont sensibles à assez sensibles à la rouille brune et 41 % des variétés sont potentiellement sensibles à la rouille jaune » remarque Damien Carnet.
Il est donc très important pour les céréaliers d’anticiper une protection solide et performante contre le complexe rouilles et septoriose.
Rouille naine précoce et ramulariose sur les orges
Si l’helminthosporiose et la rhynchosporiose sont toujours bien présentes dans la culture d’orge, la rouille naine précoce a été de nouveau observée notamment dans les régions céréalières du nord et de l’est. « Dans ces situations, le traitement de base du T1, UNIX® Max + MELTOP® One peut être renforcé par une triazole ou une strobilurine comme l’AMISTAR® » souligne Luc Flamant, « le cyprodinil doit rester un pilier du T1 lorsque ce traitement est nécessaire » ajoute-t-il. Autre fait marquant de l’année dans les régions céréalières, la progression de la ramulariose dans de nombreuses régions, du sud au nord de la France. Elle a été particulièrement virulente dans l’ouest de la France, « la ramulariose devient une maladie de fin de cycle majeure et très préjudiciable, dans certains cas, les orges ont grillé sur pied » observe Damien Carnet. Face à cette maladie, il peut être judicieux d’ajouter à la protection ELATUS® Era, du T2 du folpel avec la spécialité MIRROR® qui a été récemment homologuée sur ramulariose de l’orge.
(1) SOLATENOL technology est le nom de marque de la matière active benzovindiflupyr*. ® Marque enregistrée et *substance active brevetée d’une société du groupe Syngenta.