L’oïdium s’installe dans les vignobles septentrionaux

L’oïdium devient une maladie de plus en plus préoccupante dans les vignobles septentrionaux. A prendre en compte dans les programmes.
L’oïdium à l’origine des premiers traitements en 2022
« Historiquement, dans des vignobles septentrionaux comme la Champagne, le déclenchement de la 1ère intervention fongicide était lié au risque mildiou. En 2022, c’est l’oïdium qui a conduit les vignerons champenois à réaliser un 1er traitement dès le stade 5-6 feuilles pour protéger leur vignoble » remarque Ludovic Bonnard, Ingénieur Solutions Agroécologie chez Syngenta en Champagne. « Depuis plusieurs campagnes, ils observent en effet de l’oïdium en fin de saison, un risque qu’ils ont souhaité prendre en compte dès le début de la campagne pour mieux le maîtriser ». En Bourgogne, selon Pascal Grosbon, Ingénieur Solutions Agroécologie Syngenta dans cette région, le risque oïdium est aussi toujours plus présent d’année en année depuis près de 10 ans. « En Val de Loire, cette maladie semble également progresser depuis quelques années et s’installer dans certaines parcelles sur des cépages sensibles comme le chardonnay, le chenin ou le sauvignon » remarque Marie-Noëlle Tanné, Ingénieur Solutions Agroécologie chez Syngenta dans ce vignoble.
Une météo moins favorable au mildiou et propice à l’oïdium
La première explication de l’évolution du risque maladies avec une montée en puissance de l’oïdium est climatique, « les printemps, toujours plus secs et chauds sont favorables au développement de l’oïdium, champignon qui apprécie les températures élevées sans « eau liquide » alors que le mildiou se développe à la faveur des pluies » explique Pascal Grosbon.
Conditions climatiques favorables au développement de l’oïdium
- des températures entre 6 ° C et 32 ° C avec un optimum autour de 26 °C
- une hygrométrie avec un optimum de 85 % d’humidité relative, la germination des spores est possible jusqu’à 20 % mais est inhibée par l’eau liquide
- une luminosité faible (le pathogène se développe sous la face inférieure des feuilles ou sous couvert végétal)
- du vent qui peut favoriser la propagation de la maladie via la dissémination des conides mais qui favorise ou freine le développement de l’agent pathogène en modérant la température et en apportant de l’air humide ou en diminuant l’hygrométrie
Les années avec peu de mildiou ou du mildiou tardif conduisent par ailleurs les vignerons à intervenir parfois trop tard vis-à-vis de l’oïdium qui est une maladie silencieuse dont les symptômes se manifestent parfois jusqu’à 3 semaines après les premières contaminations. Invisible dans ses premières phases de développement, l’oïdium peut en effet contaminer la vigne dès le stade premières feuilles étalées et exploser, le plus souvent sur grappes, à la faveur de conditions favorables.
Commencer tôt et tenir les cadences

La montée en puissance de l’oïdium dans ces vignobles impose donc un nouveau logiciel de protection : commencer la protection précocement (dès le stade 3-4 feuilles pour les parcelles à historique oïdium) sans attendre la mise en œuvre des traitements mildiou, ne pas relâcher les cadences, soigner tout particulièrement la protection au stade le plus sensible en encadrement de floraison et protéger les grappes jusqu’à la fin de la fermeture de la grappe ou la véraison. « Depuis plusieurs campagnes, on observe de l’oïdium tardif qui arrive à partir de mi-août. Or, les vignerons ont tendance à arrêter trop tôt la protection et les grappes peuvent être touchées ce qui est très dommageable pour la qualité de la vendange » souligne Ludovic Bonnard.
Des résultats prometteurs avec le biocontrôle Taegro® en fin de saison
Pour le début de protection et les premières applications, les viticulteurs peuvent s’appuyer sur des solutions fongicides à base de soufre comme Thiovit® Jet Microbilles. Le soufre reste un pilier pour la maîtrise de l’oïdium, que ce soit en viticulture biologique ou en viticulture conventionnelle où il s’intègre parfaitement dans les programmes. C’est un allié précieux pour tous les vignerons grâce à son efficacité reconnue contre cette maladie depuis des décennies et une absence de résistance.
En encadrement de floraison, période particulièrement sensible, les spécialités Dynali®, Rocca® et Conydia® qui associent deux matières actives, le cyflufenamid de la famille des amidoximes, et le difénoconazole de la famille des triazoles ont fait la preuve de leur efficacité au cœur de la protection oïdium.
Pour la protection de fin de saison, Syngenta expérimente dans différentes régions viticoles l’intégration dans les programmes de protection de Taegro®, une solution de biocontrôle qui contient des Bacillus amyloliquefaciens. « Taegro est expérimenté en utilisation solo, avec du soufre à dose réduite et avec un adjuvant » explique Ludovic Bonnard. Les premiers résultats obtenus en 2021 ont montré tout l’intérêt de Taegro associé à une dose réduite de soufre, « cette stratégie est particulièrement intéressante pour des vignobles comme Sancerre confrontés à des problèmes de fermentescibilité dans les moûts » ajoute-t-il.
Dans les vignobles du Sud-Est, où l’oïdium est une problématique récurrente et majeure et où les vignerons souhaitent limiter les doses de soufre par crainte de brûlures liées aux fortes chaleurs, des essais réalisés en 2021 avec 2 à 3 applications de Taegro à partir du stade petit pois à une cadence de 10 jours sont également très prometteurs avec une protection au moins équivalente à la référence soufre.
Le biocontrôle Taegro est également autorisé contre le botrytis à la dose de 0 ,37 kg/ha.
Voir les solutions Syngenta :
- Conydia®
- Dynali®
- Rocca®
- Taegro®
- Thiovit® Jet Microbilles