Une campagne sans répit sur le front du mildiou

Vigne
Une campagne sans répit sur le front du mildiou
Symptômes de mildiou sur inflorescences

Après un démarrage très précoce, le mildiou est toujours virulent dans certains vignobles. Il faut renouveler la protection sans tarder.

Des contaminations et des symptômes très précoces

La campagne 2024 se présente à nouveau comme une année « hors norme » sur le front du mildiou, en particulier dans les vignobles du sud-ouest. « Avec une climatologie très favorable, les contaminations primaires se succèdent depuis fin mars et pour les zones les plus précoces, des premiers symptômes ont été observés sur feuilles dès le 20 avril et même sur inflorescences fin avril, du jamais vu !» souligne Gilles Robert, Ingénieur Solutions Agroécologie chez Syngenta dans le sud-ouest. Une situation inédite qui concerne de plus en plus de parcelles en Gironde et confirmée dans le BSV Nouvelle Aquitaine nord du 30 avril « le risque mildiou est fort sous toutes pluies à venir et/ou aux repiquages dû à l’hygrométrie ambiante et aux rosées matinales ».
Dans certains vignobles du sud-est, la vigilance est également de rigueur vis-à-vis du mildiou, « dans l’Hérault, le Gard, les Bouches du Rhône, le Vaucluse notamment, nous avons eu des premières contaminations entre le 26 et le 31 mars avec des premières tâches observées à partir du 15 avril. Et, il faut s’attendre à de nouvelles contaminations suite aux pluies du 28 avril au 2 mai qui ont arrosé une grande partie des vignobles de la région » observe Jean Litoux, Ingénieur Solutions Agroécologie chez Syngenta dans le sud-est.
Dans les vignobles septentrionaux, la pression mildiou est plus « normale », mais remarque Pascal Grosbon, Ingénieur Solutions Agroécologie chez Syngenta en Bourgogne, « les œufs sont mûrs, la vigne est réceptive et les pluies de fin avril vont engendrer des contaminations qui nécessitent une protection dès que les vignerons pourront rentrer dans les parcelles ».

Renouveler la protection avec des solutions fongicides robustes

Pour préserver la future récolte avec cette très forte pression mildiou, l’heure est à la protection vis-à-vis du mildiou dans les vignes, « toute la difficulté pour les vignerons est de trouver des créneaux pour appliquer un anti-mildiou compte tenu des périodes de pluies répétées qu’il faut anticiper pour éviter de nouvelles contaminations » remarque Gilles Robert. 
Dans le vignoble de Bordeaux, dans de nombreuses situations, les vignerons ont déjà réalisé 3 voire 4 applications fongicides anti-mildiou, le plus souvent à base de produits de contact comme le cuivre auxquelles ils ont parfois ajouté une solution de biocontrôle à base de phosphonate comme REDELI® afin de gagner en efficacité et en systémie.
Pour les jours et les semaines à venir, à l’approche de la période la plus sensible et afin d’éviter que le mildiou ne se développe sur les grappes, il est recommandé de s’appuyer sur des solutions fongicides robustes avec une bonne résistance au lessivage comme le fongicide AMPEXIO®/ REVOLUXIO®. Ce produit est composé de 2 substances actives à mode d’action pénétrant, la zoxamide et le mandipropamid, pour une très bonne efficacité sur mildiou et une résistance au lessivage jusqu’ à 60 mm à la différence de fongicides de contact qui nécessitent un renouvellement après 20 à 30 mm de pluie. 
AMPEXIO®/ REVOLUXIO® est recommandé du stade boutons floraux séparés au stade fermeture de la grappe, sur la base d’une application par an, en alternance avec d’autres familles chimiques.
« Et, pour la période la plus sensible à suivre, floraison-fermeture de la grappe, les solutions fongicides à base d’oxathiapiproline comme le PASS ORONDIS® ZONGRUUM® ont démontré toute leur efficacité et leur robustesse sur feuilles et sur grappes pour lutter contre le mildiou » ajoute Jean-Baptiste Drouillard, Expert Technique cultures spécialisées chez Syngenta.

Soigner la pulvérisation et resserrer les cadences

Dans cette campagne une nouvelle fois marquée par une très forte pression mildiou, « la qualité de la pulvérisation sera essentielle », souligne Gilles Robert, « compte tenu du niveau de pression, il est recommandé de traiter face par face et bien évidemment de vérifier l’état de son matériel pour une pulvérisation sans faille ».
Enfin, en fonction des pluies annoncées, il ne faudra pas hésiter non plus à resserrer les cadences, afin que les fongicides appliqués ne soient pas en limite de persistance d’action avec un risque de laisser le mildiou se développer sans pouvoir le rattraper.

Pour aller plus loin :
- Alerte au mildiou précoce dans les régions viticoles