Tournesol, un large panel de maladies bien géré par la génétique

Tournesol
Tournesol, un large panel de maladies bien géré par la génétique.
Symptômes caractéristiques de mildiou sur feuilles avec des taches chlorotiques localisées le long des nervures principales.

Les principales maladies du tournesol peuvent être maîtrisées en combinant génétique, agronomie et en complément, parfois des applications fongicides.

Symptômes caractéristiques de mildiou sur feuilles avec des taches chlorotiques localisées le long des nervures principales – Photo Syngenta.

Mildiou, toujours la problématique numéro 1

Le mildiou (Plasmopara halstedii) est la maladie numéro 1 du tournesol. Selon Terres Inovia, la nuisibilité commence à partir de 10 % de pieds touchés. Les bassins de production les plus concernés par le mildiou sont les bassins « historiques » de production comme Poitou-Charentes et le Sud-Ouest car le tournesol revient souvent dans la rotation. Pour lutter contre le mildiou, il est important de bien connaître l’historique de la parcelle car le champignon responsable du mildiou est un organisme tellurique qui peut survivre sous forme d’oospores plus de 10 ans dans le sol. En conséquence, la première arme contre le mildiou est l’agronomie avec l’allongement des rotations. Retarder la date de semis en cas de prévision de fortes chutes de précipitations peut être judicieux pour éviter une contamination durant la levée (eau libre à proscrire durant cette période).
« Mais, la première arme pour faire face au mildiou c’est la génétique » souligne Sylvain Lascabettes, responsable marketing oléagineux chez Syngenta. « La plupart des variétés de tournesol sont classées RM9 (résistantes aux 9 races de mildiou officiellement reconnues)» ajoute-t-il.


Des attaques de mildiou moins fréquentes mais plus intenses en 2022

Selon le dispositif interprofessionnel de surveillance (Terres Inovia, acteurs du BSV Poitou Charentes et semenciers) mis en place sur près de 1000 parcelles, la pression mildiou de la campagne 2022 était dans la moyenne des 20 dernières années mais elle se distingue par un nombre élevé d’attaques graves : 14 % des parcelles ont montré des symptômes (9 % en 2021) avec un taux d’attaque moyen de 13 % (5 % en 2021). Et, les cas de fortes attaques n’ont jamais été aussi nombreux depuis 20 ans : sur les 136 parcelles touchées, 45 ont montré plus de 10 % de pieds nanifiés et 23 plus de 30 % de pieds nanifiés.


Dans les régions où la pression mildiou augmente et où la génétique est parfois mise en difficulté, les les producteurs de tournesol bénéficient depuis cette campagne de Ressivi® Tournesol et Plenaris® , 2 innovations en protection de semences homologuées contre le mildiou alors que la seule protection de semences autorisée jusqu’à ce jour était le métalaxyl-M. « Ces nouvelles protections de semences se présentent comme une arme complémentaire de la génétique et des mesures agronomiques pour gérer le mildiou, maladie qui peut entraîner le nanisme des plants de tournesol et la chute des rendements » rappelle Sylvain Lascabettes.

Les variétés tolérantes, seule arme face au Verticilium

Le Verticilium (Verticilium dahliae) est une maladie qui peut conduire au dessèchement de la plante de tournesol. Tous les organes de la plante peuvent être touchés : cette maladie s’exprime par l’apparition de taches jaunes entre les nervures puis de nécroses brunes sur les feuilles et de fines stries blanches sur les feuilles qui deviennent noires. Selon le niveau d’attaque, les pertes peuvent varier de 20 à 60 % de baisse de rendement. Les principaux facteurs d’expansion de cette maladie sont la température, l’humidité et le type de sol.

Symptômes de Verticillium – Photo Terres Inovia

 Symptômes de Verticillium – Photo Terres Inovia

« La difficulté pour gérer cette maladie dans la rotation », souligne Sylvain Lascabettes, « c’est que les microsclérotes peuvent vivre jusqu’à 14 ans dans le sol ». Pour faire face au Verticilium dans les régions les plus concernées comme Poitou-Charentes ou le Centre, « les producteurs n’ont que la solution génétique avec l’implantation de variétés à bon comportement vis-à-vis du Verticilium » ajoute-t-il. 
Dans l’offre Syngenta, la variété SY Celesto, variété oléique demi-précoce se distingue par un très bon profil sanitaire, elle est en effet tolérante aux 9 races de mildiou officiellement reconnues, elle est tolérante à l’orobanche et elle est classée très peu sensible au Verticillium par Terres Inovia

Le phoma, une maladie de faiblesse

Le phoma est une maladie de faiblesse présente dans toutes les régions de production de tournesol. Selon l’importance des attaques qui commencent en général à la floraison, les plantes peuvent dessécher prématurément, phénomène amplifié par la disponibilité en azote. Le stress hydrique peut également avoir une influence mais dans une moindre mesure. En cas de fortes attaques, le risque de verse est important.
Le phoma s’exprime par des nécroses sur la tige basale qui forment un manchon marron foncé à noir pouvant encercler la tige. Les attaques sur feuilles se caractérisent par de petites lésions noires le long des nervures formant une patte d’oie à la base du pétiole. Sur le capitule, les attaques sont peu communes et forment une tache noire de forme triangulaire à l’intersection de la tige. 
« Pour éviter le développement du phoma », observe Sylvain Lascabettes, « l’objectif est d’abord d’avoir un tournesol en bonne santé, cela passe notamment par des mesures prophylactiques comme l’enfouissement des résidus de culture et un apport modéré d’azote qui réduisent le niveau de contamination ». En situation de risque élevé, une solution fongicide comme la spécialité AMISTAR® Gold permet de lutter contre cette maladie.

Sclérotinia, gare au capitule

Les attaques du sclérotinia sur le tournesol peuvent prendre plusieurs formes : sclérotinia du collet, de la tige ou du capitule. Présent sur l’ensemble du territoire, le sclérotinia peut provoquer des pertes de rendement qui peuvent atteindre 50% en cas d’attaques sur capitule. 

Sclérotinia, gare au capitule

 Photo Syngenta

Le sclérotinia du capitule est en effet la forme d’attaque du sclérotinia la plus fréquente et la plus préjudiciable à la culture de tournesol. Il apparaît à la floraison par la présence de taches de pourriture molle beige clair au dos du capitule et est favorisé par les périodes de pluie. Il colonise ensuite le capitule avec apparition d’un abondant mycélium blanc sur la face fleurie dans lequel vont s’insérer les futurs sclérotes. Le capitule peut alors être complètement détruit. Dans les situations de fortes attaques, on peut avoir une perte quasi-totale.
« Comme pour la plupart des maladies du tournesol, la génétique et l’agronomie sont à combiner pour éviter le sclérotinia du capitule », remarque Sylvain Lascabettes,  « il faut privilégier des variétés peu sensibles, ne pas irriguer pendant la floraison et récolter tôt ».


Encore quelques maladies moins préoccupantes

Le phomopsis longtemps considéré comme la maladie principale en France, est beaucoup moins présente ces dernières années. Des maladies comme l’alternaria, l’albugo, la septoria, le macrophima, le botrytis ou la rouille noire sont quant à elles présentes mais de façon sporadique.