Tournesol, une culture adaptée à une irrigation limitée

Tournesol
Tournesol, une culture adaptée à une irrigation limitée

Le tournesol est une culture tolérante au stress hydrique qui valorise bien des apports d’eau raisonnés et modérés.

Moins de 100 mm d’eau pour gagner 10 quintaux par hectare

Le tournesol a la réputation d’être une plante robuste, relativement à d’autres cultures d’été conduites en sec, gérant bien les aléas climatiques. En effet, si la structure du sol n’entrave pas sa croissance racinaire, le tournesol est capable d’exploiter les horizons les plus profonds (jusqu’à 2 m) et d’extraire une plus grande quantité d’eau disponible du sol que d’autres cultures.
Néanmoins, le tournesol est aussi une culture dont les besoins en eau sont conséquents, à l’approche de la floraison et après la floraison. En effet, en situation de manque d’eau sur ces périodes, la mise en place du nombre de graines et le remplissage des grains peuvent être affectés avec des conséquences importantes sur le rendement (pertes pouvant atteindre 30 % du rendement) et la teneur en huile (2 à 3 points).  « Pour un apport de 100 mm en 3 tours d’eau, le gain moyen de rendement observé est de 10 q/ha » souligne Sylvain Lascabettes, responsable marketing oléagineux chez Syngenta. Intégrer du tournesol dans l’assolement présente ainsi un intérêt pour les exploitations disposant d’irrigation où les quantités d’eau disponibles ne permettent pas d’irriguer à l’optimal et sur toute la surface les autres cultures, en particulier les plus exigeantes en eau comme le maïs. Le tournesol peut par ailleurs s’adapter plus facilement qu’un maïs à un arrêt précoce de l’irrigation, une situation de plus en plus fréquente avec des étés toujours plus secs et les restrictions d’usage de l’eau.


Bon à savoir

  • Selon Terres Inovia, si 18 % de la sole tournesol est positionnée sur des terres irrigables, seulement 6 % des surfaces de tournesol sont irriguées avec 57 mm apportés en deux tours d’eau en moyenne.
  • Les besoins en eau du tournesol sans impact sur le rendement sont de 420 mm. Si ces besoins sont assurés à hauteur de 75 %, le rendement n’est pas affecté. A titre de comparaison, les besoins en eau du maïs sont de 495 mm et doivent être assurés à 95 % pour atteindre le rendement optimal.

Raisonner les apports d’eau avant, au début et à la fin de la floraison

L’objectif de l’irrigation est d’accompagner le cycle du tournesol au début de la floraison et à la fin de la floraison si les précipitations de l’année sont insuffisantes. 
La date des tours d’eau est à raisonner en fonction du niveau de croissance du tournesol au stade bouton et de la nature du sol et de sa capacité à fournir l’eau nécessaire au développement de la plante. Ainsi, pour les sols superficiels qui sont les plus sensibles au manque d’eau :

  • si la croissance au stade bouton est faible, 2 à 4 tours d’eau sont à envisager (avant la floraison, début floraison, fin floraison, 10 jours plus tard) 
  • sii le tournesol au stade bouton est développé et couvre l’inter-rang, il n’est alors pas nécessaire de réaliser l’ apport avant la floraison.

Le raisonnement des apports d’eau selon la grosseur du tournesol au stade bouton 2 cm et la profondeur de sol sont détaillés dans le tableau ci-après.

Raisonner les apports d’eau selon la taille des tournesols et le type de sol

Chaque tour d’eau doit apporter +/- 30 mm d’eau et il faut attendre 8 à 10 jours entre 2 tours d’eau. En cas de pluie, le tour d’eau sera décalé : + 1 jour pour 5 mm de pluie.
Pour une meilleure valorisation de l’irrigation, il est également recommandé de maîtriser la fertilisation azotée, d’éviter les carences en bore qui réduisent la surface foliaire et de limiter le risque phomopsis et sclérotinia en privilégiant des variétés très peu sensibles ou peu sensibles à ces maladies.


Irriguer favorise la visite des abeilles et la production de graines

En réduisant le stress hydrique du tournesol à la floraison, l’irrigation favorise la sécrétion de nectar, source d’alimentation essentielle pour les abeilles. Elle augmente de ce fait l’attractivité des plantes pour les insectes pollinisateurs sauvages et domestiques. Or, lorsque la fréquentation des capitules par les insectes augmente, les transferts de pollen sont favorisés. Cela limite les défauts de fécondation, qui peuvent empêcher les variétés peu autofertiles d’atteindre leur potentiel de rendement grainier. Autre effet positif, la pollinisation entomophile augmente la teneur en huile des graines. (Source Terres Inovia).