Nouvelle donne face au black rot en progression dans les vignobles

Vigne
Nouvelle donne face au black rot en progression dans les vignobles.

Avec le retrait du mancozèbe, les vignerons vont devoir adapter leur protection vis-à-vis du black-rot toujours plus présent dans certains vignobles.

Moins de fongicides et plus de black-rot

Depuis quelques années, le black-rot fait son retour dans certains vignobles à la faveur de conditions douces et humides favorables à la maladie, « les vignobles du Sud-Ouest, des Charentes, de Gironde, du Lot mais aussi du Gers sont régulièrement affectés » observe Gilles Robert, ingénieur Solutions Agroécologie dans le sud-ouest de la France. Dans le vignoble de Fronton, le BSV bilan de l’année 2021 souligne une année historiquement très impactée par le black-rot avec des parcelles qui ont perdu la totalité de la récolte. « Le black-rot est une maladie présente depuis très longtemps dans les vignobles de Savoie et du Beaujolais et progresse depuis quelques années en Ardèche et Bourgogne » ajoute Pascal Grosbon, ingénieur Solutions Agroécologie en Bourgogne. Avec la restriction de solutions fongicides efficaces sur black-rot, des régions viticoles comme le Muscadet qui ont connu par le passé des années à forte pression black-rot restent vigilantes.
En 2022, les vignerons ne pourront en effet plus compter sur le mancozèbe, matière active qui était reconnue pour sa très bonne efficacité contre cette maladie mais aussi contre le mildiou, ce qui permettait aux vignerons de protéger leur vignoble à la fois contre le mildiou et le black-rot. « Une nouvelle donne qui nécessite une approche préventive sur les parcelles à historique et une protection sans faille sur la période floraison-fermeture de la grappe » remarque Gilles Robert.


Prophylaxie : comment diminuer l’inoculum primaire ?

  • les vignes abandonnées doivent être arrachées et les souches brûlées car elles constituent des sources d’inoculum pour les vignobles voisins
  • pendant l’hiver, sur les vignes atteintes, il faut éliminer les bois porteurs de chancres ou de grappes ayant des baies momifiées (en particulier dans les vignobles vendangés mécaniquement) et les brûler
  • veiller à ce que le travail du sol permette d’enfouir, après la taille, les sarments atteints
  • le déchaussage au printemps devra être fait après le 1er traitement contre le black-rot car il risque de ramener à la surface les baies momifiés enfouies lors des labours d’automne

Protection précoce indispensable sur les parcelles à historique avec des produits de contact

Pour les parcelles sensibles au black-rot avec des dégâts les années précédentes et si les conditions sont favorables à la maladie, il est recommandé de commencer la protection dès la sortie des premières feuilles, soit avant les premières dates d’intervention classiques vis-à-vis du mildiou et de l’oïdium. « L’incubation de la maladie peut durer de 15 à 18 jours selon les conditions climatiques, les dégâts peuvent être très dommageables » observe Gilles Robert.
En début de programme, les produits de contact utilisés contre le mildiou à base de métiram, folpel, dithianon ou de quelques produits cupriques autorisés sont à privilégier. La spécialité cuprique Cuprocol® Duo (140 g/kg d’hydroxyde de cuivre + 140 g/kg d’oxychlorure de cuivre) est autorisée et recommandée d’après nos essais en début de programme à 1,4 kg/ha avec du soufre 6-8 kg/ha pour une efficacité satisfaisante (testée durant 3 années sur site historique). Cuprocol Duo est utilisable dans les programmes conventionnels et en agriculture durable.

Lutte mixte black-rot et oïdium pour la période la plus sensible

Pour la période la plus sensible de la floraison à fin fermeture de la grappe, les vignerons peuvent gérer le black-rot en même que la protection contre l’oïdium. « Plusieurs familles chimiques sont encore disponibles et il est très important de les alterner dans le cadre d’une approche globale de la protection afin de préserver leur efficacité » remarque Jean-Baptiste Drouillard, Expert technique national cultures spécialisées chez Syngenta.
Pour cette période très sensible, Syngenta propose aux vignerons les spécialités anti-oïdium autorisées sur black-rot, Dynali® / Rocca® / Conydia® (30 g/ l de cyflufenamid + 60 g/l de difénoconazole) et Score® / Bogard® (250 g/l de difénoconazole). Alors que pour Dynali / Rocca / Conydia, la note nationale recommande deux applications par hectare et par an, pour le fongicide Score / Bogard, une troisième application est possible après la nouaison. « Ces deux fongicides présentent l’avantage d’avoir une action à la fois préventive et curative contre le black-rot » souligne Jean-Baptiste Drouillard.
La protection doit se poursuivre jusqu’au stade véraison en particulier pour les cépages et les parcelles les plus sensibles.


Et en bio ?

En bio, les viticulteurs confrontés au black-rot doivent démarrer tôt la protection en associant des fongicides à base de cuivre (minimum 300 g/ha) et du soufre (6 kg/ha). La réussite passera par le renouvellement fréquent selon la climatologie avec des doses de cuivre suffisantes en particulier à la formation du fruit (400 à 500 g de cuivre métal) toujours associés à 6-8 kg/ha de soufre durant toute la période sensible. Il n’y a pas de produit curatif en agriculture biologique.

En savoir plus sur les solutions Syngenta :
Bogard
Conydia
Cuprocol Duo
Dynali
Rocca
Score