Gérer le risque grosse altise en zone KDR
En zone dite « KDR », il est possible de combiner leviers agronomiques et solution insecticide.
Se protéger des dégâts des larves
Combiner les leviers agronomiques et chimiques. La formule reste la base de la protection des plantes, quelle que soit la culture. Elle est naturellement valable pour le colza et la lutte contre les insectes, en particulier face aux grosses altises, dont les larves sont particulièrement préjudiciables à l'automne. Si elle n'est pas contrôlée, elle peut créer des dégâts suffisants pour empêcher la reprise du colza en sortie d'hiver. Retour sur les grands principes de cette protection sur les zones dites « KDR », qui concerne l'ensemble des bassins de productions à l'exception d'un foyer de « super KDR » situé dans le Centre-Est.
Stimuler l'implantation
Notre guide « Lutte contre les ravageurs aériens d’automne en colza : les éléments clés » rappelle les grands éléments à intégrer dans un itinéraire technique adapté face à la grosse altise et le charançon du bourgeon terminal. Tous contribuent à un même but, comme l’explique Matthieu Loos, ingénieur développement Terres Inovia chargé de l’implantation des cultures sur le Centre-Ouest : « Le principe consiste à atteindre le stade 4 feuilles avant le 20 septembre. Il faut soigner l’implantation en anticipant le travail du sol, afin de garder de l’humidité, et viser un pivot de plus de 15 cm à l’entrée de l’hiver. Ensuite, la réussite du colza repose sur sa croissance continue, afin d’avoir une plante robuste en entrée comme en sortie d’hiver, et à la floraison. »
Surveiller les populations de larve
Une fois les paramètres de l'implantation verrouillés, pas question de rester inactif, donc ! La robustesse de la plante peut être renforcée par l'apport de 20 à 30 unités d'azote au semis. Une autre pratique n'est pas à négliger : l'observation et le suivi des populations. En la matière, une lecture attentive des bulletins de santé du végétal apporte une information précieuse sur la dynamique du ravageur au niveau local. Pour être encore plus précis, la méthode Berlèse, après un prélèvement dans la parcelle, offre des éléments clairs pour juger du dépassement du seuil d'intervention. Celle-ci dépend de la vigueur de la culture : deux larves pour les colzas les plus stressés, cinq pour les autres. « Nous incitons nos adhérents à aller au-delà de l’observation, en mettant en place un réseau de test Berlèse », explique Hubert Brunet, responsable oléagineux au service agronomique de Terrena.
Karaté Zéon, pyréthrinoïde haut de gamme
L'objectif est alors de bien positionner le traitement chimique, dernier recours quand ces seuils sont atteints. C'est-à-dire tant que les larves sont mobiles, mais avant l’apparition des larves de troisième génération. Selon les régions, la fenêtre se situe entre fin octobre et fin novembre, à bien définir selon la présence possible d'autres ravageurs. Le charançon du bourgeon terminal, autre menace majeure du colza, nécessite par exemple une intervention plus tôt, entre mi-octobre et mi-novembre. Quant au produit, une référence se détache : le Karaté ZéonⓇ, pyréthrinoïde haut de gamme. Dans toutes les zones ne présentant pas de fortes résistances, les mutations super KDR, cette spécialité à base de lambda-cyhalothrine obtient les meilleurs résultats à 0,05 l/ha (0,075 l/ha si présence concomitante de charançon). « Le Karaté Zéon reste la solution la plus efficace dans les zones KDR et son efficacité n’est pas corrélée au pourcentage de résistance », confirme Élodie Tourton, ingénieur de développement Terres Inovia dans le secteur de la Vendée, du Poitou-Charentes et du Limousin.
Focus sur... l'association avec un couvert
Mettre en œuvre un couvert associé (trèfle, fenugrec, lentilles, gesse, féverole, ou mélanges de couvert…), permet de limiter l’infestation larvaire dans le colza. Il est de plus bénéfique pour le cycle de l'azote dans la parcelle si une légumineuse est utilisée. Pour être efficace, ce couvert doit assurer une production de biomasse de plantes compagnes supérieure à 200 grammes par mètre carré. Ce dispositif est un plus : il ne remplace pas les autres pratiques de gestion du colza citées dans cet article.
Voir les solutions Syngenta :
- KARATE ZEON
Pour aller plus loin :
- Colza, une culture à potentiel et des défis à relever