Réussir les semis de colza dans les régions ouest
Dans les zones ouest, pour conforter l’implantation du colza, des leviers agronomiques sont à mettre en œuvre.
Le semis, déterminant pour la culture du colza
Dans les régions de l’ouest de la France, le colza est une culture « plus secondaire » que les céréales ou le maïs, « mais avec un rendement moyen de 35 q/ha, elle intéresse de nombreux agriculteurs » souligne Fabien Massot, expert technique national herbicides chez Syngenta. Dans ces régions soumises à l’influence océanique avec une pluviométrie régulière, l’implantation du colza est moins problématique que dans d’autres zones de production. Si la pression des bio-agresseurs est encore raisonnable dans ces régions, tous les leviers agronomiques doivent être activés afin d’éviter une montée en puissance des ravageurs mais aussi d’une flore (majoritairement de dicotylédones) pour l’heure, encore assez facile à maîtriser.
« Dans ces régions d’élevage, remarque Fabien Massot, l’implantation du colza est une étape déterminante pour réussir son colza car elle permet de s’affranchir d’interventions ultérieures dans un emploi souvent chargé à l’automne ».
Implanter les colzas avant le 1er septembre
Afin de limiter le recours aux traitements insecticides et d’anticiper une possible montée en puissance des grosses altises, insectes très préjudiciables à la culture du colza, il est recommandé de semer les colzas avant le 1er septembre. « Cet avancement d’une quinzaine de jours par rapport aux pratiques habituelles permet au colza d’atteindre le stade 4 feuilles avant l’arrivée des grosses altises dans la culture et d’éviter ainsi un traitement insecticide » explique Fabien Massot. Le stade de sensibilité maximal du colza vis-à-vis de ces insectes se situe en effet de la levée à 4 feuilles. Attention, il convient toutefois de choisir des variétés à faible risque d’élongation pour ces dates de semis.
Adapter le travail du sol au type de sol
Le colza étant une plante à pivot, il peut être intéressant, si le sol est sableux ou peu argileux de réaliser un labour. Dans les sols plus argileux, il est souvent préférable de préparer le sol avec des outils plus superficiels afin d’éviter d’avoir un sol trop motteux au moment du semis.
Fertilisation
Privilégier les apports matière organique
Dans ces régions d’élevage où la matière organique est disponible, un apport avant le semis facilitera le démarrage du colza et permettra de satisfaire les besoins automnaux.
Utiliser le semoir à maïs
Un semis de colza de bonne qualité nécessite des graines bien positionnées à environ 2 cm de profondeur. De ce point de vue, les semoirs monograines utilisés pour les semis de maïs, présentent l’avantage de faciliter ce positionnement avec un rappui de la graine, ce qui permet des levées à la fois plus rapides, vigoureuses et homogènes qu’avec un semoir à céréales. Le semis de précision est également un préalable indispensable en vue d’un binage (qui nécessite un écartement minimum de 40 cm) pour les producteurs qui l’envisagent. Cette pratique est complémentaire au désherbage et peut être réalisée à partir du stade 3 feuilles du colza. Elle est particulièrement intéressante sur des mauvaises herbes jeunes en complément d’un désherbage de post-semis prélevée sur le rang ou en plein.
Compléter par un désherbage de prélevée
Tous ces leviers agronomiques facilitent l’implantation du colza et doivent être complétés par un désherbage de post-semis prélevée qui permettra de maîtriser la flore présente, une stratégie simple et efficace pour répondre à la lutte contre les mauvaises herbes dans les parcelles de colza. « Le désherbage de post-semis prélevée du colza permet de limiter précocement la concurrence des adventices et préserve le rendement » observe Fabien Massot, « dans 15 essais suivis par Syngenta, nous avons ainsi constaté un bénéfice de 6 q/ha pour un désherbage de post-semis prélevée par rapport à un témoin non traité ». Plus de détails sur les programmes de désherbage dans votre région dans un prochain article.