Résistance aux fongicides céréales, un risque crédible
Selon une enquête ADquation*, la résistance aux fongicides reste théorique pour des céréaliers aujourd’hui satisfaits de leur protection fongicide.
*Enquête qualitative réalisée en juillet 2023 auprès de 6 producteurs et 10 prescripteurs
Peu d’anticipation pour un risque de résistance jugé lointain
Selon l’enquête, pour les agriculteurs, la résistance aux fongicides céréales n’est pas une question aujourd’hui. C’est un risque qui reste théorique pour eux, à échéance relativement lointaine (5 à 10 ans). En conséquence, à court terme, ils ne sont pas prêts à l’intégrer dans leurs stratégies pour limiter cette menace jugée malgré tout crédible pour l’avenir. En effet, ils ont conscience qu’avec la restriction des solutions fongicides, une « accoutumance » pourrait apparaître.
Pour les conseillers, la question se pose un peu différemment car ils sont sensibilisés à l’enjeu des résistances avec l’expérience du désherbage qui les a marqués. Ils intègrent donc ce risque dans leur réflexion pour établir les programmes en recommandant l’alternance des matières actives. Ces conseillers se sentent à la fois rassurés par des rotations plus longues et des conditions climatiques jugées peu propices aux maladies et inquiets au vu de ce qui s’est passé pour des familles chimiques comme les strobilurines ou encore de ce qui se passe en Angleterre avec des conditions climatiques plus propices aux maladies.
Une protection des maladies jugée sous contrôle
Que ce soit pour les conseillers ou les agriculteurs, la situation aujourd’hui est jugée globalement sous contrôle, d’autant plus que les campagnes leur semblent moins propices à de forts risques maladies, notamment du fait de l’évolution climatique.
La septoriose des blés reste la maladie la plus préoccupante (avec un impact rendement) devant la fusariose redoutée pour ses conséquences sur la qualité. Les conseillers sont préoccupés par la montée en puissance de la rouille jaune, une maladie redoutée par son apparition précoce et sa rapidité de dispersion importante.
Des programmes raisonnés mais similaires d’année en année
Selon les années, les agriculteurs réalisent 1 à 4 traitements pour protéger leurs blés. Quel que soit le profil des exploitants interviewés, le conseiller est présent dans les prises de décision mais le schéma stratégique de protection est reproduit a priori, d’une année sur l’autre. La grande majorité des agriculteurs interviewés dit ne pas avoir de stratégie d’alternance des matières actives et avance plusieurs raisons : la volonté de reconduire une stratégie qui fonctionne, une gestion des stocks facilitée et le sentiment que la mise en œuvre d’une rotation longue les protège.
Les conseillers confirment cette tendance à utiliser chaque année des programmes très similaires. Pour eux, l’alternance des matières actives, c’est à l’intérieur du programme, entre T1, T2 et T3. A noter que la plupart d’entre eux recommandent des produits multisites ou des mélanges de matières actives pour limiter les contournements et les risques de résistance.
La dose homologuée fait référence
Pour une partie des agriculteurs les produits sont utilisés à la dose homologuée alors que d’autres modulent cette dose en fonction du niveau de pression de la maladie en particulier pour le T1. Les conseillers recommandent des doses adaptées au risque maladies tout en restant vigilant de ne pas trop sous doser pour limiter le risque de développement des résistances.
Beaucoup d’attentes sur la génétique
Pour protéger leurs blés des maladies, la 1ère des mesures mises en œuvre par les agriculteurs est le choix de variétés tolérantes aux maladies voire de mélanges variétaux. Ils attendent d’ailleurs beaucoup de la génétique pour limiter le risque maladies et le recours aux solutions fongicides.
Protéger durablement ses céréales avec la Protection Fongicide Responsable (PFR)
Depuis plusieurs campagnes, Syngenta accompagne les agriculteurs avec la Protection Fongicide Responsable (PFR) pour une protection efficace et pérenne des maladies des céréales à paille. « Avec la PFR, notre objectif est de préserver la productivité des céréales en contrôlant efficacement et durablement les maladies foliaires », explique Damien Lenglet, responsable fongicide grandes cultures chez Syngenta. Cette approche globale et évolutive est d’autant plus importante que les céréaliers doivent faire face au retrait de molécules, à l’érosion de l’efficacité de certaines matières actives ainsi qu’à l’évolution des tolérances variétales.
Chaque campagne, le défi de la PFR est triple : préserver la productivité en contrôlant les maladies, optimiser les applications pour une agriculture raisonnée et mettre en œuvre des solutions pérennes afin de limiter le développement des résistances.
Pour relever ce défi, la PFR associe plusieurs leviers : l’agronomie, le suivi des maladies avec des OAD, le choix de programmes fongicides adaptés et des règles précises pour prévenir le développement des résistances.
Pour pérenniser l’efficacité des solutions fongicides et limiter le développement des résistances, la PFR repose ainsi sur l’alternance et l’association des familles chimiques et l’utilisation de molécules à site d’action uniques et multisites dans les programmes.