La cercosporiose guide la protection fongicide sur betteraves

Betterave
Parcelle de betterave touchée par la cercosporiose

La progression de la cercosporiose et le développement des résistances conditionnent les stratégies de protection contre les maladies estivales.

Maîtriser la progression de la cercosporiose

En 2023, les producteurs de betterave ont dû faire face à une progression de la cercosporiose y compris dans les zones de production historiquement concernées par des maladies comme la rouille ou l’oïdium. « La pression cercosporiose était très forte en raison de conditions climatiques favorables et parallèlement, les agriculteurs ont été confrontés à un développement des résistances » remarque Bertrand Moncomble, Responsable Agroécologie Régional chez Syngenta dans le nord.
La cercosporiose est une maladie estivale dont les pertes de rendement peuvent atteindre 10 à 30 % du rendement et 2 % de richesse en cas de développement précoce et rapide. Elle se traduit, dès le mois de juillet, par des tâches grisâtres rondes, avec une bordure rouge ou brunâtre dans lesquelles apparaissent des petits points noirs caractéristiques en leur centre. Le limbe se dessèche et la destruction du bouquet foliaire induit une forte repousse de feuilles et l’allongement du collet. 

Associer les solutions fongicides à large spectre à un multisite

« Des essais conduits en 2023 ont montré un très bon niveau de performance du cuivre associé aux fongicides habituellement utilisés dans la lutte contre la cercosporiose », remarque Bertrand Moncomble, « sur cette maladie, l’association avec un fongicide multisite comme le cuivre a eu tendance à niveler entre elles les performances des fongicides avec lesquels il était associé. Pour la campagne 2024, afin de limiter le risque de développement des résistances des fongicides habituellement utilisées sur cercosporiose et compléter l’efficacité sur cette maladie, les producteurs de betterave doivent généraliser l’utilisation d’un fongicide à base de cuivre en association avec une solution fongicide complémentaire comme par exemple AMISTAR® Gold / PRIORI® Gold afin de lutter également contre les autres maladies foliaires estivales de la betterave ».

Performances des solutions fongicides

Maladies

Cuivre (750 g/ha)

AMISTAR® Gold (1l/ha)

Cuivre (750 g/l)(1) + AMISTAR® Gold (1l/ha)

Cercosporiose

xx(x)

x(x)

xxx

Rouille

-

xxx

xxx

Oïdium

-

xxx

xxx

Ramulariose

-

xx

xx

(1) Utiliser un cuivre avec une dérogation en 2024
   
Cette association doit être appliquée précocement au plus tard au seuil de traitement pour limiter la pression de sélection. En fonction de la pression et des maladies et des dates d’arrachage, deux à trois applications fongicides seront nécessaires. Vis-à-vis des résistances, au-delà de l’intérêt d’associer un multisite comme le cuivre, il est également important d’alterner les solutions fongicides disponibles pour préserver leur efficacité.

Essai en 2023 à Hangest (80) sur variété Pivoine - Témoin non traité
Essai en 2023 à Hangest (80) sur variété Pivoine - Témoin non traité
Essai en 2023 à Hangest (80) sur variété Pivoine - 2 passages AMISTAR® Gold (1 l/ha) + Cuivre (750 g/l)
Essai en 2023 à Hangest (80) sur variété Pivoine - 2 passages AMISTAR® Gold (1 l/ha) + Cuivre (750 g/l)

AMISTAR® Gold, fongicide polyvalent prêt à l’emploi

  • AMISTAR® Gold est un fongicide prêt à l’emploi qui associe 2 matières actives complémentaires, l’azoxystrobine et le difénoconazole.
  • Large spectre sur les maladies de la betterave : cercosporiose, rouille, ramulariose, oïdium ainsi que rhizoctone.
  • Solution fongicide autorisée sur plusieurs grandes cultures : betterave industrielle et fourragère, colza, lin d’hiver et tournesol.
  • Souple d’utilisation et mélangeable.

Surveiller la rouille dans les zones océaniques

Parmi les maladies estivales régulièrement présentes, il faut également signaler la rouille, en particulier dans les zones de production océaniques, comme la Normandie ou la bordure des Hauts de France. « Le développement de la rouille est favorisé par des printemps doux et humides et des étés frais » remarque Bertrand Moncomble. De juillet à septembre, de petites pustules de couleur rouge-orangé se développent sur les deux faces des feuilles. Les pertes de rendement peuvent atteindre 10 % du poids racine si l’infection est précoce.
« La prise en compte de cette maladie fait appel à des solutions fongicides à large spectre comme AMISTAR® Gold / PRIORI®Gold » remarque Bertrand Moncomble.

Oïdium en début de saison et ramulariose en fin de cycle

Deux autres maladies sont régulièrement observées dans les parcelles par les producteurs de betterave, l’oïdium plutôt en début de saison, à partir de début juillet par temps chaud et la ramulariose plutôt en fin de saison d’août à octobre, au cours d’étés frais et humides.

  • L’oïdium se manifeste par de petites taches blanches sur la face inférieure des feuilles puis par un feutrage mycélien blanc grisâtre sur l’ensemble du feuillage. Les pertes de rendement peuvent atteindre 10 à 15 % du rendement racine.
  • La ramulariose se traduit par des petites taches anguleuses, gris brunâtres, parfois cernées d’un liseré plus sombre. Les pertes de rendement peuvent aller jusqu’à 10 à 25 % du rendement.

Ne pas oublier la prophylaxie

  • Privilégier des variétés avec un bon niveau de tolérance aux maladies, en particulier à la cercosporiose
  • Allonger les rotations culturales
  • Introduire le labour après une année avec une forte présence de maladies afin de réduire l’inoculum primaire
  • Gérer les résidus de récoltes et de silos qui sont de véritables réservoirs à maladies
  • Réaliser des apports équilibrés en nutriments afin de maintenir les betteraves en bonne santé