Betteraves, des maladies foliaires estivales à prendre en compte

A l’heure des moissons, n’oubliez pas de protéger vos betteraves des maladies foliaires les plus préoccupantes actuellement que sont la cercosporiose et la rouille.
La cercosporiose en progression
« La cercosporiose est une maladie en progression et une préoccupation majeure dans les régions au sud de Paris, en Champagne, au sud des Hauts de France mais aussi sur les zones de production en bordure maritime » souligne François Callens, ingénieur conseil cultures chez Syngenta dans les Hauts de France. Cette maladie nécessite en effet une humidité relative supérieure à 90 % pour la germination des conidies et des températures supérieures à 17 °C avec un optimum à 27 °C pour favoriser le développement du champignon.
La cercosporiose est une maladie extrêmement préjudiciable, les pertes peuvent atteindre 30 % du poids racine (surtout en cas d’attaque précoce ou en zone irriguée), avec une baisse de richesse en sucre de 1 à 2 % (repousses des feuilles).
Des symptômes de cercosporiose dès mi-juin
Les premiers symptômes peuvent apparaître dès mi-juin (plus tardivement dans les vallées de la Seine, de l’Aisne ou de la Marne) avec l’apparition sur la face supérieure des feuilles de nombreuses petites taches arrondies, grisâtres, entourées d’une bordure rougeâtre et déprimées en leur centre. Bien individualisées et lissées en début d’attaques, les taches deviennent confluentes et provoquent le desséchement du limbe.
La rouille au rendez-vous dans certaines régions

Rouille et cercosporiose
« Que ce soit en Normandie, dans les Hauts de France mais aussi en Champagne, la rouille est une maladie régulièrement observée et à prendre en compte dans les choix de protection » remarque François Callens. « Sur les 3 dernières années, dans les Hauts de France, sa fréquence est identique à celle de la cercosporiose » ajoute-t-il. La rouille peut certaines années, déclencher les 1ères interventions mais aussi être très présente en fin de cycle. Sa nuisibilité est moins importante que la cercosporiose mais les pertes peuvent malgré tout atteindre 10 à 15 % du poids racine notamment en cas d’attaque précoce.
Les symptômes de rouille simples à identifier
De juillet à septembre, de petites pustules de couleur rouge orangé se développent sur les deux faces des feuilles. Elles peuvent délivrer une poudre rousse constituée de spores. La multiplication de ces pustules peut couvrir entièrement le feuillage et entraîner le desséchement des feuilles.
L’oïdium et la ramulariose plus discrètes
L’oïdium et la ramulariose sont deux autres maladies qui peuvent affecter la betterave mais qui ont été moins observées ces dernières campagnes.
- l’oïdium se manifeste plutôt par temps chaud dès juillet sur quelques betteraves isolées avec de petites taches blanches sur la face inférieure des feuilles qui se recouvrent progressivement d’un feutrage mycélien pouvant s’étendre aux deux faces de la feuille. L’alternance de périodes humides et de périodes sèches est favorable à la maladie avec des températures optimales pour son développement comprises entre 20 et 30 °C.
- la ramulariose est une maladie plus tardive qui se manifeste par des symptômes qui apparaissent d'août à octobre, au cours d'étés frais et humides sous la forme de petites taches anguleuses, gris brunâtre, parfois cernées d'un liseré plus sombre ou même rougeâtre. Ces taches peuvent s'agrandir et confluer, provoquant le brunissement puis le dessèchement total des feuilles.
Prendre en compte le contexte régional pour choisir la protection adaptée
Pour préserver le rendement des betteraves, la protection fongicide doit être réalisée au cours de l’été en prenant en compte le niveau de pression des différentes maladies comme l’indique le tableau ci-après.
Tableau / Les seuils de déclenchement selon l’Indice de Pression Maladies (début de la protection avant la mi-août) – Source ITB
Maladies | Régions | T1 | T2 | T3 |
Oïdium | Toutes régions | 15 % | 30 % | 30 % |
Rouille | Toutes régions | 15 % | 40 % | 40 % |
Cercosporiose | Bordure littorale | 5 % | 20 % | 25 % |
Autres régions | 1ers symptômes | 20 % | 25 % | |
Ramulariose | Toutes régions | 5 % | 20 % | 25 % |
« Dans une région comme les Hauts de France et la Normandie où le risque rouille est aussi important que le risque cercosporiose, des spécialités fongicides comme AMISTAR® Gold / PRIORI® Gold homologuées contre ces maladies peuvent être envisagées. En situation de risque cercosporiose fort, il est recommandé de renforcer ces fongicides par un partenaire efficace contre la cercosporiose de la famille des triazoles à base de tétraconazole », explique François Callens, « et pour les situations où la 1ère intervention est déclenchée par la cercosporiose, un ajout de cuivre est à envisager ».
Syngenta rappelle que pour une efficacité optimale sur les maladies foliaires en présence, ces spécialités fongicides doivent être positionnées tôt dans le cycle des maladies.