Pulvérisation : des tests révélateurs

Des tests de pulvérisation de la vigne réalisés par Syngenta avec de la fluoresceïne révèlent qu’à peine 50 % de la plante reçoit le produit.
Des tests de pulvérisation réalisés sur l’ensemble des plants de vigne
Pascal Grosbon, Ingénieur Conseil vigne chez Syngenta, observe :
Les tests de pulvérisation sont habituellement réalisés avec des papiers hydrosensibles. Malheureusement, ils permettent de visualiser l’impact du traitement seulement sur quelques centimètres. C’est pourquoi nous avons décidé de mettre en œuvre des tests à la fluoresceïne qui visualisent l’impact du traitement sur la plante entière.
Pulvérisation : 3 vignerons et 3 matériels différents
Les essais ont été mis en place de nuit chez 3 vignerons dans le Beaujolais. Ils ont utilisé pour leur pulvérisation 3 appareils différents : pulvérisateur à dos, canon et rampes.
Pascal Grosbon commente :
Notre objectif était d’observer ce qui se passe réellement en l’absence de recommandation particulière.
Pulvérisation : moins de 50 % de la vigne touchée
Même si nous le pressentions, le constat est accablant : à peine 50 % de la vigne reçoit du produit (de l’eau dans le test). Pour les feuilles les plus visibles, la qualité de la pulvérisation est correcte. En revanche, les étages inférieurs et les grappes sont très peu touchés et donc incorrectement protégés lors des traitements.
Plusieurs pistes à suivre
Face à cette situation inquiétante pour l’efficacité des traitements et donc la maîtrise de l’oïdium plusieurs pistes devront être explorées :
- régler les appareils de traitements avant chaque intervention pour cibler la végétation et la grappe,
- régler les buses,
- revoir la vitesse d’avancement qui est souvent trop élevée lors des traitements,
- adapter le volume de bouillie. Ces pistes seront étudiées dans des essais que Syngenta mettra en œuvre en 2013.
Le principe Le test de pulvérisation à la fluorescéïne se réalise de nuit car cette dernière a la propriété d’être fluorescente. De ce fait, elle permet de visualiser en un coup d’œil la qualité de pulvérisation. Dans l’essai conduit par Syngenta , des lampes torches violettes ont été utilisées pour repérer les impacts de pulvérisation |
Avis d'expert : Bernard Molot, IFV Nîmes « La qualité de pulvérisation est déterminante dans la protection contre l’oïdium »
Dans le cas du mildiou, la pluie redistribue un peu le produit sur l’ensemble de la végétation. En revanche, pour l’oïdium, si le produit n’est pas au contact des feuilles et des grappes, c’est une véritable catastrophe ! La pulvérisation doit toucher les feuilles sur les 2 faces et les grappes. Il faut rappeler qu’à partir d’un certain stade végétatif, passer deux rangs sur quatre ne permet pas de protéger correctement la vigne si l’appareil ne dispose pas d’un diffuseur par face. Résultat, de nombreux échecs de protection sont dus à la pulvérisation. On ne peut que recommander aux viticulteurs de régler leur pulvérisateur et de ne pas vouloir aller trop vite. L’état sanitaire de leur vigne en dépend.