Cryptoblabes s’étend dans les vignobles du sud

Vigne
Dégâts de Cryptoblabes – Photo Cyril Cassarini
Dégâts de Cryptoblabes – Photo Cyril Cassarini

Cryptoblabes, bien installée sur l’Arc méditerranéen poursuit sa progression vers l’intérieur des terres.

Un ravageur en progression

Détectée il y a plus de 20 ans dans le Gard, la pyrale Cryptoblabes gnidiella est désormais présente dans de nombreux vignobles de l’Arc méditerranéen. Un suivi réalisé par l’INRAE et 45 partenaires avec des pièges alimentaires montre que ce ravageur est désormais installé dans de nombreux départements du sud : l’Aude, la Corse, la Drôme, le Gard, les Pyrénées Orientales, le Var et le Vaucluse. « Au départ, Cryptobables était cantonnée aux zones côtières et depuis quelques années elle gagne du terrain dans les terres » observe Raphaël Rouzès, entomologiste. Sa présence est de plus en plus fréquente et pour de nombreux vignerons de ces zones, elle devient un ravageur de premier ordre au même titre qu’Eudémis. « C’est une espèce très polyphage avec plus de 80 plantes hôtes, on a même retrouvé des chenilles sur des grenades importées dans un supermarché dans le nord de la France » remarque l’entomologiste.
Sa capacité d’adaptation et son extension géographique au cours des 20 dernières années inquiètent les viticulteurs du Sud-Ouest qui craignent l’arrivée à court terme de cette pyrale dans leurs vignobles.

4 à 5 générations par an avec un pic au cœur de l’été

Cryptoblabes est un papillon qui peut faire 4 à 5 générations par an. « Elle s’exprime surtout en été avec une phase exponentielle à partir de mi-juillet et un pic à l’approche des vendanges. L’explication pourrait être que ce ravageur s’installe dans les zones proches des parcelles de vigne sur les plantes hôtes et rejoint la parcelle quand les grappes sont appétentes » observe Raphaël Rouzès.  
En effet, Cryptoblabes surinfecte des grappes déjà abimées, d’où l’objectif d’avoir des baies aussi saines que possible quand surviennent les attaques.


BON A SAVOIR

Cryptoblabes est un papillon particulièrement préoccupant en raison de sa capacité à causer des pertes significatives, jusqu'à 50 % de la récolte, en quelques jours. Les larves de Cryptoblabes attaquent les grappes de l'intérieur, rendant les dégâts difficiles à détecter jusqu'à ce qu'ils soient avancés. Elles sont attirées par les baies sucrées, dès le début de véraison.


Suivre les vols pour gérer cette nouvelle problématique

Dans de plus en plus de vignobles, ce ravageur est une nouvelle problématique à prendre en compte au même titre qu’Eudémis. Toute la difficulté est que les vols de Cryptoblabes sont souvent plus tardifs que ceux d’Eudémis, ce qui peut conduire à une protection spécifique parfois autour de la véraison jusqu’à l’approche de la maturité pour les cépages les plus sensibles.
La surveillance des vols grâce à des pièges permet de suivre le niveau des populations et de juger de la nécessité d’intervenir.

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