Mildiou de la vigne, démarrer à temps

Vigne
Macroconidies

Œufs de mildiou germés.

La lutte contre le mildiou de la vigne doit être préventive. Pour ne pas courir après la maladie, il faut partir à temps ! 

La 1ère intervention au plus proche des contaminations primaires

Pour maîtriser le mildiou, les 15 premiers jours de protection sont déterminants. En effet, la lutte contre le mildiou est une lutte préventive dans la mesure où il n’existe pas de produit éradiquant qui permet de « détruire les symptômes ». De plus, les fongicides mildiou n’ont que très peu d’efficacité curative. Seuls quelques produits permettent de « rattraper » une contamination après 1 à 3 jours.
Il faut démarrer au bon moment en fonction des conditions météo principalement mais aussi en tenant compte des risques calculés par les modèles et du suivi de la maturité des œufs d’hiver.  En conditions de risque normal, la première intervention contre le mildiou se situe en général après la sortie des tâches primaires et avant la prochaine pluie.
Pour aider les professionnels à démarrer la protection mildiou au moment le plus opportun, Syngenta développe depuis le milieu des années 2000 un outil d’aide à la décision « Raiso Mildiou » qui permet de détecter les premières tâches de mildiou avant qu’elles n’apparaissent au vignoble ; « Raiso Mildiou est un outil qui repose sur la méthode du sarment rabattu, méthode qui consiste à réserver un sarment en fin d’hiver et à le rabattre sur le sol, en apportant des feuilles mildiousées collectées à l’automne précédent » explique Jean-Baptiste Drouillard, « il permet d’avoir quelques jours d’avance afin d’intervenir avant la sortie des tâches de mildiou au vignoble ».


Des modèles pour prévoir le risque mildiou

Plusieurs modèles permettent d’évaluer le risque mildiou. Ils alimentent les Bulletins de Santé du végétal (BSV) qui alertent en saison les viticulteurs du risque dans les différents vignobles.

Le modèle EPI (Etat Potentiel Infectieux) élaboré par S.Strizyck dès 1983 évalue un niveau de risque mais ne détecte pas les contaminations. Il illustre la qualité des œufs d’hiver. Plus l’EPI est faible (inférieur à 10) en fin d’hiver, plus les risques d’apparition de la maladie sont faibles en début de saison. En revanche, si l’EPI est élevé (supérieur à 10), les risques sont importants. En saison, les valeurs de l’EPI varient de - 20 à + 50 en fonction du climat printanier.
Le modèle Potentiel Système Mildiou calcule en fonction des données météo (référentiel de 30 années au moins) et de la pression du mildiou (valeurs de l’EPI), la maturité des œufs d’hiver, les dates de contamination ainsi que leur fréquence et leur intensité. Il permet une prévision à 7 jours du risque encouru par le viticulteur. 
Milvit est un modèle développé par le service de la Protection des Végétaux. C’est un modèle qui comptabilise le nombre d’évènements climatiques favorables aux contaminations. En complément, un indice évalue le poids de l’ensemble de ces contaminations : plus il est élevé, plus le risque est fort.
Plusieurs autres modèles sont développés par des entreprises privées à l’image du modèle mildiou que développe la société Promété :  composé de plusieurs indicateurs, il informe sur l’avancement de la maturité des oospores, les périodes favorables aux contaminations primaires et secondaires, la durée d’incubation et la sortie des tâches sporulantes.