Raisonner la lutte contre les maladies de fin de cycle des blés
Prioriser les maladies et identifier les fongicides les plus adaptés permettent de raisonner le T3 des blés dans le nord.
Focus sur rouilles et septoriose régulièrement présentes en fin de cycle
Les régions céréalières du nord de la France sont les zones où les agriculteurs envisagent le plus un T3 pour protéger leurs blés.
Selon l’enquête « pression maladies interannuelle » d’Arvalis, dans les Hauts de France, sur les 5 dernières années, la pression moyenne a été forte pour la septoriose ainsi que pour la rouille jaune et la rouille brune. En revanche, la pression fusariose était très faible. En termes de fréquence, la septoriose est la maladie la plus fréquente avec une forte pression 4 années sur 5 alors que la rouille jaune et la rouille brune sont présentes 1 année sur 3 et que la fusariose affiche une forte présence seulement 1 année sur 4.
Et, si on considère le potentiel de nuisibilité de ces maladies, l’analyse de nombreux essais Syngenta sur la période 2005 à 2021 montre que la rouille jaune est de loin la maladie la plus nuisible suivie de la septoriose et de la rouille brune alors que la nuisibilité de la fusariose est 2,5 à 4 fois plus faible que pour les autres maladies.
En conséquence, explique Bertrand Moncomble, Responsable Agroécologie Régional chez Syngenta dans le nord de la France, « dans notre région, la priorité pour le T3 des blés est de cibler en priorité la septoriose et les rouilles ».
Identifier les parcelles à risque D.O.N
Le D.O.N est la mycotoxine générée par les fusarioses sur épis la plus répandue. Elle peut contaminer les parcelles de blé avec un risque élevé lorsque les conditions climatiques sont pluvieuses au moment de la floraison. Les parcelles potentiellement les plus à risque sont celles qui sont implantées avec des variétés de blé très sensibles et/ou avec un précédent maïs ainsi que les parcelles semées sans labour avec des variétés moins sensibles et un précédent maïs. « Dans notre région, cela représenterait sur les 10 dernières années, selon notre outil Qualimètre qui évalue le risque D.O.N avant récolte, 12 à 15 % des surfaces » observe Bertrand Moncomble, « un chiffre à mettre en relation avec une pression fusariose forte 1 année sur 4, ce qui signifie qu’au final, le risque D.O.N reste faible pour les bassins céréaliers du nord ».
Choisir et alterner les triazoles les plus adaptées aux maladies de fin de cycle
Le T3 des blés repose sur les fongicides de la famille des triazoles. Cette famille chimique est largement utilisée dans les programmes fongicides et est confrontée à une forte pression de sélection sur la septoriose. « Pour cette protection vis-à-vis des maladies de fin de cycle, il est judicieux d’alterner les triazoles au sein des programmes, c’est-à-dire de ne pas positionner les mêmes triazoles au T3 qu’au T2 et/ou qu’au T1, afin de réduire la pression de sélection exercée par cette famille » observe Bertrand Moncomble.
Les céréaliers peuvent avoir recours à d’autres triazoles parfaitement adaptées pour la lutte contre ce complexe des maladies de fin de cycle sur blé tendre d’hiver comme le difénoconazole, triazole qui appartient à un sous-groupe différent du prothioconazole en termes de résistance. « C’est un outil supplémentaire dans la gestion des résistances qui apporte une solution performante sur septoriose », précise Bertrand Moncomble, « dans 10 essais réalisés en 2023 avec nos partenaires distributeurs, cette triazole affichait une performance sur septoriose supérieure à deux triazoles de référence au T3 »
MAGNELLO®, un fongicide prêt à l’emploi pour lutter contre les maladies de fin de cycle
MAGNELLO® est une solution fongicide prête à l’emploi associant deux matières actives complémentaires, le difénoconazole et le tébuconazole, pour une très bonne efficacité sur les maladies de fin de cycle. Cette association permet, par ailleurs, d’alterner les triazoles dans les programmes de protection fongicide des blés.
« La dose d’application est à adapter en fonction du niveau de risque sur septoriose et rouilles, de 1 l/ha pour un risque fort à 0,8 l/ha pour un risque moyen » indique Bertrand Moncomble. Si, les conditions météorologiques prévisionnelles sont favorables à la fusariose durant l’épiaison, pour les parcelles avec un risque fort en D.O.N, il est conseillé de renforcer l’action de MAGNELLO® avec l’ajout de 0,3 l/ha de prothioconazole ou 0,4 l/ha de metconazole.