Il faut adapter la protection fongicide des orges d’hiver

Céréales
Adapter la protection fongicide des orges d’hiver

L’évolution du paysage variétal et le développement des résistances aux fongicides nécessitent d’adapter la protection fongicide des orges d’hiver.

Des variétés semées toujours moins sensibles à l’helminthosporiose

Les variétés d’orges d’hiver implantées par les céréaliers sont de plus en plus tolérantes à l’helminthosporiose. Selon le Panel ADéquation / Syngenta, ce sont en effet seulement 18 % des surfaces d’orges d’hiver qui sont implantées avec des variétés très à moyennement sensibles (note <6) alors que cette proportion était proche de 61 % en 2016. « La sélection variétale a priorisé la tolérance à l’helminthosporiose au détriment d’autres maladies comme la rouille naine avec près de deux tiers des variétés d’orge d’hiver désormais sensibles à cette maladie » observe Bertrand Moncomble, Responsable Agroécologie Régional chez Syngenta dans la zone nord. Ce nouveau paysage variétal est à prendre en compte dans la lutte contre les maladies sachant que certaines variétés d’orges d’hiver, très largement déployées, peuvent être confrontées à des baisses de tolérance variétale, comme ce qui a été observé ces dernières années sur certaines variétés d’orge réputées tolérantes à l’helminthosporiose et qui sont devenues sensibles en quelques années.

Moins de familles fongicides et développement de résistances

Parallèlement, le nombre de matières actives disponibles pour lutter contre les maladies des orges est plus limité que sur les blés exposant davantage les fongicides utilisés au risque de résistance.
Vis-à-vis de l’helminthosporiose de l’orge, la situation est préoccupante pour la famille des carboxamides avec un niveau élevé de souches résistantes à cette famille, de l’ordre de 60 %, mais avec une fréquence qui semble diminuer depuis 3 ans. « Les souches d’helminthosporiose résistantes aux strobilurines ont quant à elles progressé ces 3 dernières années et dépassent désormais 60 % des souches testées, en raison de l’utilisation accrue des fongicides appartenant à cette famille », explique Fabrice Blanc, expert technique national grandes cultures chez Syngenta. A noter également la caractérisation de quelques souches de rouille naine moins sensibles aux SDHI en 2021 et la présence confirmée en France de souches de ramulariose résistantes aux SDHI avec des fréquences variables selon les régions.
Ces évolutions, tant sur le plan variétal que sur le développement de résistances, invitent les agriculteurs à la vigilance et à une nécessaire adaptation des conditions d’utilisation des fongicides sur les orges d’hiver.

Mettre en œuvre une Protection Fongicide Responsable (PFR)

Pour une protection efficace et durable contre les principales maladies des orges, Syngenta recommande de mettre en œuvre une Protection Fongicide Responsable en :

  • positionnant au maximum un fongicide à base de prothioconazole par hectare et par an
  • appliquant au maximum 1 SDHI par hectare (en foliaire) et par an au T2, en association avec un partenaire efficace
  • limitant le plus possible le recours aux triazoles et aux strobilurines en végétation
  • intégrant des matières actives appartenant à des familles ou avec des modes d’action uniques comme le cyprodinil ou la fenpropidine
  • positionnant les applications tôt dans le cycle des maladies.

Au T1 des orges, il peut être opportun d’intervenir avec une association à base de cyprodinil qui présente une efficacité stable depuis 2007. Son activité peut être renforcée par l’utilisation de la fenpropidine ou d’un prothioconazole par exemple.

Adapter la protection fongicide au risque variétal

Compte tenu de l’évolution du paysage variétal, il semble nécessaire d’adapter la protection fongicide aux sensibilités des variétés aux différentes maladies de l’orge et au contexte climatique de l’année.
Cette approche combinatoire conduit ainsi à envisager :

  • au T1, si le risque maladies est confirmé, une application d’Unix®Max + Meltop®One aux doses respectives de 1 l/ha + 0,33 l/ha pour les variétés sensibles à la rhynchosporiose alors que ces doses peuvent être réduites à 0,8 l/ha pour Unix Max et 0,26 l/ha pour Meltop One si les variétés sont peu sensibles à cette maladie
  • au T2 une application d’Elatus®Era seul à la dose de 0,67 l/ha pour les variétés d’orges moins sensibles à l’helminthosporiose à l’helminthosporiose et une application d’Elatus Era à la dose de 0,67 l/ha + Amistar® à la dose de 0,33 l/ha pour les variétés sensibles à cette maladie

A noter, souligne Olivier Borde, Marketing Manager et Filière semences chez Syngenta, « que les variétés d’orges hybrides Hyvido présentent une très bonne tolérance aux maladies de début de cycle que sont l’oïdium, la rhynchosporiose et l’helminthosporiose avec une note de résistance GEVES supérieure ou égale à 6 pour l’ensemble des variétés de la gamme Hyvido ». Cet atout permet aux agriculteurs qui font le choix de ces variétés de réduire les doses, voire de supprimer la 1ère intervention fongicide selon la pression des maladies précoces de l’année.
Les orges hybrides sont par ailleurs issues d’une technologie qui permet de limiter le contournement des tolérances variétales.

Voir les solutions Syngenta :
- Elatus Era
- Meltop One
- Unix Max