Une campagne céréalière 2022 sous le signe des rouilles

Céréales
Une campagne céréalière 2022 sous le signe des rouilles
Attaque généralisée de rouille jaune dans une parcelle de blé tendre

La campagne 2022 aura été marquée par une forte présence de rouille jaune dans les blés et des attaques précoces de rouille naine dans les orges d’hiver.

Rouille jaune dans les blés, forte pression dans les bassins céréaliers

En 2022, la majeure partie des régions céréalières ont été concernées par la rouille jaune, avec une très forte présence dans des zones céréalières « historiques » comme les Hauts de France, la Normandie ou encore la Bretagne mais également les bordures maritimes de la Vendée au Sud-ouest.
De nombreux facteurs favorables étaient réunis pour permettre l’expression de cette maladie explosive, explique Fabrice Blanc, Expert Technique National grandes cultures chez Syngenta, « un climat favorable avec peu de pluie et une hygrométrie suffisante malgré tout, l’incertitude grandissante sur des variétés de blé dites tolérantes à la rouille jaune qui deviennent sensibles et vraisemblablement le développement de races de rouille jaune moins sensibles à la chaleur qui ont bien supporté les coups de chaleur du printemps ».
La rouille jaune est une maladie à caractère explosif qui peut engendrer des pertes de rendement conséquentes si elle est n’est pas prise en compte.

  • En 2022, dans 2 essais Syngenta en conditions de très forte pression rouille jaune au nord de la Bretagne, l’absence de T1 a fait perdre 17 q/ha par rapport à un programme avec T1 + T2 avec la spécialité fongicide ELATUS® Era à la dose de 0,9 l/ha pour le T2.
  • Sur la période 2015/2021 (8 essais), dans différentes régions céréalières, l’absence de T1 en comparaison d’un T1 + T2 avec ELATUS Era a conduit à une perte moyenne de 7,1 q/ha, soit une perte d’environ 185 euros/ha sur la base d’un prix du blé à 160 euros la tonne.

Le fort risque rouille jaune de la campagne 2022 avait bien été anticipé par les cartes de risque maladies en sortie d’hiver mises au point par Syngenta et l’OAD AVIZIO™ a évalué avec précision ce risque au cours de la saison.


Rouille brune en progression, septoriose discrète

  • Les conditions climatiques de la campagne 2022 étaient également favorables à la rouille brune qui poursuit son extension vers les régions céréalières du nord de la France.
  • En revanche, la pression septoriose a été faible en 2022 avec une arrivée tardive (à partir de début mai) dans les blés bien suivie par l’OAD AVIZIO™. « Compte tenu de l’absence de pluies, la septoriose est restée le plus souvent cantonnée aux étages inférieurs des blés » observe Fabrice Blanc.

Rouille naine dans les orges, précoce et intense

La rouille naine qui est habituellement une maladie de fin de cycle est arrivée précocement dans les orges d’hiver, « dès la mi-avril avec une intensité rare » souligne Fabrice Blanc, « 30 % de nos essais étaient touchés contre 3 à 10 % les années précédentes ».
Là encore, ce sont des températures élevées au mois d’avril associées à une absence de pluies qui ont favorisé le développement de la rouille naine.
La nuisibilité de la rouille naine est d’autant plus forte que les attaques sont précoces, jusqu’à 40 % du potentiel selon Arvalis Institut du Végétal.
Dans une série d’essais Syngenta sur la période 2009-2021, la rouille naine occasionnait en moyenne une perte de 20 q/ha avec une nuisibilité maximale de 41,6 q/ha.
 « La spécialité ELATUS Era appliquée au T2 des orges a permis de maîtriser la maladie » précise l’expert.


Un bilan céréalier hétérogène

Selon le cabinet de conseil Agritel, la récolte 2022 de blé tendre connaît une très grande hétérogénéité entre les régions. Fin juillet, ce cabinet estimait la récolte française de blé tendre à 33,4 millions de tonnes en retrait de 2 millions de tonnes par rapport à l’an passé, une baisse due essentiellement au retrait des surfaces (-5 %) et à une légère baisse des rendements (71,1 q/ha an en moyenne). Cette hétérogénéité a également été observé chez les agriculteurs du réseau Visio-Ferme* avec des rendements allant de 35 à 170 q/ha. « Les terres à haut potentiel avec une bonne réserve hydrique tirent leur épingle du jeu alors que les zones intermédiaires ont souffert de la sécheresse et de la canicule » observe Fabrice Blanc.


*Visio-Ferme est un réseau d’expérimentation qui rassemble des agriculteurs volontaires et motivés par l’innovation pour tester en grandes parcelles de nouvelles solutions techniques