Les agriculteurs face aux maladies des céréales
Quelles sont les préoccupations et attentes des céréaliers face aux maladies des céréales ? La réponse avec une étude auprès de 180 céréaliers.*
Le contrôle des maladies, une difficulté importante
Pour 6 céréaliers sur 10, le contrôle des maladies se présente comme une difficulté importante, mais moins préoccupante que le contrôle des mauvaises herbes qui arrive en 3ème position des principales difficultés liées à la culture du blé. « La gestion des mauvaises herbes est complexe pour les agriculteurs qui sont confrontés à de nombreux échecs et des problématiques de résistance moins bien gérées que pour les maladies » souligne Damien Lenglet, marketing manager grandes cultures chez Syngenta. A noter que la préoccupation numéro 1 des céréaliers est la météo, un facteur qui conditionne largement la campagne et ses résultats. La préoccupation numéro 2 est l’obtention du meilleur prix qui garantit la rentabilité de la culture et de l’exploitation. « C’est un souci majeur pour les céréaliers compte tenu de la volatilité des cours lié au contexte international » observe Damien Lenglet.
Surfaces de blés stables malgré quelques inquiétudes
Depuis 5 ans, la surface en blés des céréaliers interrogés est restée stable. Les agriculteurs qui ont fait évoluer leur sole de blé tendre à la baisse avancent plusieurs raisons : un manque de rentabilité, des rotations de cultures plus longues et une diversification des cultures. D’ailleurs seulement 56 % des céréaliers pensent que la rentabilité du blé tendre est restée stable au cours des 5 dernières années. En cause, des conditions météorologiques imprévisibles, une augmentation du coût des intrants et la fluctuation des prix du marché.
Septoriose et fusarioses cachent les rouilles
Pour les céréaliers, les 2 principales maladies du blé à contrôler sont la septoriose au stade T2 (81 % des céréaliers) et les fusarioses au stade T3 (63 % des céréaliers). Ce tableau cache néanmoins des disparités régionales avec, dans le nord, une préoccupation en progression vis-à-vis de la rouille jaune (36 %) mais aussi de la rouille brune (13 %). « Ces deux maladies sont plus préoccupantes dans la moitié nord ces deux dernières années et nécessitent, pour de nombreux céréaliers une adaptation des programmes » souligne Damien Lenglet. Sur le plan des attentes en termes de solutions, ce sont les fusarioses qui génèrent le plus d’attentes avec 45 % des agriculteurs qui jugent avoir besoin d’un meilleur contrôle de cette maladie.
Le T2, pilier de la protection contre les maladies
Pour contrôler les maladies des céréales, 83 % des agriculteurs interrogés ont utilisé un fongicide au stade T2 lors de la campagne 2021/2022 dont 55 % en tant que 1er passage et 26 % après un passage au stade T1. « La mise en œuvre d’un T1 est très liée à l’année et on constate depuis 3 campagnes une progression de ce 1er traitement en raison de la pression septoriose et/ou rouille jaune » observe Damien Lenglet. A noter que 9 céréaliers sur 10 sont satisfaits du T2 utilisé en termes d’efficacité.
Le recours à un T3 concerne près de deux tiers des céréaliers (90 % en région nord) pour maîtriser la fusariose (91 %) mais également la septoriose tardive (25 %).
Plus globalement, depuis 5 ans, un quart des céréaliers ont fait évoluer leur programme fongicide, essentiellement en relation avec les conditions climatiques (et donc la pression maladies).
Et demain ?
Pour 86 % des céréaliers, le challenge (et les inquiétudes) pour demain sera de gérer les aléas climatiques. La lutte contre les maladies des céréales est préoccupante pour 59 % d’entre eux. Et, la réduction du nombre des produits phytosanitaires préoccupe 1 agriculteur sur 2.
*Etude réalisée en mars 2023 auprès de 180 céréaliers par le bureau d’étude Instict and Reason pour Syngenta.