Tournesol, récolter à maturité pour éviter des pertes
La récolte optimale du tournesol se situe entre 9 et 11 % d’humidité du grain. Une récolte trop tardive entraîne des pertes de rendement.
Récolter le tournesol à maturité entre 9 et 11 % d’humidité
« La norme de récolte du tournesol est 9 % d’humidité et le stade optimal de récolte se situe entre 9 et 11 % d’humidité du grain ce qui correspond à la maturité physiologique du grain » observe Sylvain Lascabettes.
Ce stade intervient lorsque :
- quelques feuilles supérieures ont encore du « vert »,
- le dos du capitule n’est pas totalement marron,
- il reste au centre une partie jaune,
- les bractées autour du capitule sont brunes,
- les fleurons se détachent tout seuls,
- les tiges (non malades) passent du jaune au beige brun clair.
Récolter trop tard, c’est risquer des pertes
Après la période optimale de récolte, le rendement du tournesol baisse progressivement. Ceci est dû en grande partie aux pertes liées à la surmaturité : perte physiologique du poids du grain, égrenage (vent, oiseaux), verse mais aussi aux maladies (botrytis et pourriture de graines dans le cas d’automnes pluvieux ».
« Le grain peut être perdu avant le passage de la moissonneuse-batteuse par égrenage naturel par surmaturité, à l’avant de la machine ou à l’arrière après battage » explique Sylvain Lascabettes.
Or, 10 grammes de grains au sol par m2, c’est 1 quintal de perdu à l’hectare.
Le réglage du batteur est donc essentiel pour un égrenage complet et des capitules entiers. Si le batteur est trop serré ou trop rapide, les capitules peuvent être fragmentés ce qui augmente les impuretés et l’humidité.
Focus
Gare aux oiseaux à la veille de la récolte
Les oiseaux peuvent causer des pertes fréquentes et localement importantes sur le tournesol. Un vol moyen d’étourneaux cause une perte estimée à 3 à 6 q/ha en prélevant 30 g de nourriture par jour. Le tournesol est en effet vulnérable aux oiseaux 20 à 25 jours avant la récolte, ce qui représente environ 600 g de tournesol consommé par individu, sans compter le non consommé tombé au sol, estimé à 2 fois la consommation. Les dégâts se remarquent surtout en petites parcelles où se concentrent les prédateurs, en bordure des refuges (arbres, haies, lisières de bois) ou encore à proximité des habitations. Le danger des vols d’oiseaux à la veille de la récolte est d’autant plus important, que si un vol de moineaux ou d’étourneaux découvre un milieu de ressources végétales, il s’y maintient. Une raison de plus pour ne pas récolter trop tard !
Récolter trop tôt, c’est plus d’impuretés et plus de séchage
Si récolter trop tard impacte le rendement, récolter le tournesol lorsque la teneur en eau des graines est supérieure à 15 % d’humidité augmente le taux d’impuretés et les frais de séchage. Le battage est plus difficile et la vitesse de récolte plus lente.
« En pratique, souligne Sylvain Lascabettes, la décision de la date de récolte est parfois délicate car la maturité dans une même parcelle est souvent irrégulière d’un point à l’autre de la parcelle. Cependant, il ne faut pas attendre que les plantes les plus vertes soient desséchées, car sur la partie à totale surmaturité, plusieurs quintaux seraient déjà perdus ».
Il faut donc, soit récolter en deux fois, lorsqu’il y a des bandes assez bien délimitées, soit trouver un point moyen de maturité pour l’ensemble de la parcelle en visant au plus près la maturité physiologique.
Repères
- > 20 % d’humidité : récolte trop précoce
- de 11 à 14 % d’humidité : récolte envisageable
- de 9 à 11 % d’humidité : récolte souhaitable
- de 6 à 9 % d’humidité : pertes importantes