Essais de désherbage près de Rennes : les résultats
Le pôle Terres de Progrès de Rennes a testé des solutions de désherbage sur céréales et maïs. Les résultats.
De très fortes infestations de ray-grass sur la parcelle
La parcelle près de Rennes qui a accueilli la démarche « Terres de Progrès » était infestée de ray-grass avec des densités observées entre 400 et 800 ray-grass par m2. « Le désherbage était d’autant plus difficile que la parcelle était confrontée à des problèmes de résistance aux herbicides des familles des groupes A et B » observe Tony Daniel, ingénieur conseil culture. Les conditions météo de la campagne ont également compliqué le désherbage avec un début d’automne sec, puis une période très pluvieuse (les céréales ont baigné dans l’eau une partie de l’hiver) et à nouveau une période sèche au printemps avec des orages de grêle.
L’agronomie, un levier majeur mis en difficulté en 2020
Sur cette parcelle, le labour réalisé par l’agriculteur n’a pas apporté le bénéfice espéré, il a même été « contre-productif » en répartissant le ray-grass dans tous les horizons du sol. Et pourtant le labour reste un levier puissant pour réduire les populations d’adventices : quand les graines sont enfouies, selon les résultats Arvalis, 3 à 5 ans plus tard, 75 % des graines de ray-grass ne sont plus viables (TAD ou Taux Annuel de Décroissance). « Le principal enseignement de l’essai est que, compte tenu du niveau d’infestation de ray-grass en situation de résistance aux herbicides, il aurait été préférable pour cette parcelle d’espacer les labours (entre 3 et 5 ans) et de travailler le sol avec des outils peu profonds comme des outils à disque ou à dent sur un horizon de 5 à 10 cm » explique Tony Daniel. Le risque, avec un labour trop rapproché, est en effet de remonter en surface chaque année des graines susceptibles de germer.
Par ailleurs, souligne Tony Daniel, « le levier d’une date de semis plus tardive (26 octobre / 21 novembre) n’a pas été concluant compte tenu des pluies conséquentes à l’automne qui ont handicapé la levée des céréales et permis au ray-grass de se développer ».
Dans ce contexte particulièrement difficile, la solution de désherbage la plus efficace (80 à 90 % d’efficacité) était une double application herbicide à l’automne avec un passage en prélevée (DEFI® à 3 l/ha + Réf 1 à base de diflufénican à 0,2 l/ha ) suivi d’une application herbicide à 1 feuille avec la Réf 2 à base de flufénacet + diflufénican à 0,6 l /ha.
Intérêt confirmé des orges Hyvido® pour un meilleur contrôle des adventices
Les expérimentations conduites sur le pôle de Rennes ont également confirmé l’intérêt d’intégrer les orges hybrides Hyvido dans la rotation pour mieux maîtriser les mauvaises herbes et faciliter le désherbage. « Sur les témoins non traités, la densité de ray-grass oscillait de 254 plantes/m2 à 583 plantes/m2 pour les orges hybrides Hyvido (selon les variétés) à comparer à 790 plantes/m2 pour une variété orge d’hiver 6 rangs et 838 plantes/m2 pour un blé » observe Tony Daniel. Ce résultat confirme le pouvoir naturel des orges hybrides Hyvido à contrôler les mauvaises herbes (le ray-grass sur la parcelle d’essai) grâce à un effet couvrant important dû à une forte production de biomasse. Cette capacité des orges Hyvido à gérer les mauvaises herbes dans la rotation a été également observée et démontrée au Royaume-Uni (lire l’article Comment l’orge hybride répond aux nouveaux défis agricoles ?).
« Couplée à une double application herbicide à l’automne (Défi à 3 l/ha + Réf 1 à base de diflufenican à 0,15 l/ha en prélevée puis Réf 2 à base de flufenacet + diflufenican à 0,6 l/ha en post-levée), l’intégration des orges hybrides Hyvido a assuré une maîtrise des ray-grass avec une efficacité supérieure à 95 %, un résultat « bluffant » dans un contexte particulièrement délicat » souligne Tony Daniel.
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