Connaître les adventices pour mieux les maîtriser
Pour sélectionner la pratique agronomique la plus efficace, la connaissance des mauvaises herbes reste un prérequis.
L’efficacité du labour dépend du taux annuel de décroissance
La stratégie de désherbage démarre par l’agronomie, afin de limiter la pression des adventices. Le choix des pratiques dépend du portrait-robot des mauvaises herbes présentes ou attendues. Le premier élément à prendre en compte est le taux annuel de décroissance (TAD) : autrement dit, la durée de vie d’une graine dans le sol. Ce paramètre la rend plus ou moins sensible au labour, qui va l’entraîner en profondeur. Une graine de brome, qui perd sa capacité à germer au bout d’un an, sera neutralisée. Mais dans le cas d’un coquelicot ou d’un chénopode, la graine survivra suffisamment longtemps pour remonter en surface et germer plus tard. Dans le cas du vulpin ou du ray-grass, un labour tous les trois ou quatre ans est considéré comme suffisant pour réduire le stock semencier.
Les adventices saisonnières, freinées par la rotation
La période de levée est le second élément du portrait-robot. Le vulpin, la véronique, la pensée (automne) ou encore la renouée persicaire ou l’amarante (printemps) sont liées à une saison : l’effet « rotation » sera nettement plus efficace sur ces dernières. Pour le ray-grass, le pâturin ou la mercuriale, qui ont la particularité de lever toute l’année, un faux-semis aura davantage de prise.
Compléter le diagnostic avec la profondeur de germination
Dernier élément d’attention : la profondeur de germination. Vulpin, brome ou digitaire ne germant qu’en surface, un labour sera à même de réduire le taux de germination, et le faux-semis jouera parfaitement son rôle. Véroniques, folles avoines et renouées sont quant à elles susceptibles de lever, même en profondeur, ce qui rend le labour inopérant, et amène à réfléchir la logique et la pratique du faux-semis.
Le potentiel grainier aide à la décision
Taux annuel de décroissance, période de levée et profondeur de germination…Le croisement de ces trois critères est indispensable pour orienter l’agronomie, socle de la stratégie de désherbage. Toutefois, en cas de flore diversifiée, certaines contradictions peuvent apparaître, avec des adventices plus ou moins sensibles à la même pratique. Le potentiel grainier peut permettre d’ajuster la réflexion : un plant de mercuriale ne produit que 750 graines, contre plusieurs milliers pour une digitaire sanguine, un ray-grass ou un vulpin. Dans un tel cas, la stratégie consiste à viser prioritairement ces derniers.
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