Être autonome pour alimenter le méthaniseur

Orges Hyvido
Le potentiel méthanogène des orges Hyvido® confirmé

Marc Antoine Castrec*, éleveur en Bretagne, a fait le choix de l’orge hybride pour alimenter son méthaniseur pour sa très bonne productivité.

Comment est alimenté votre méthaniseur ?

Marc-Antoine Castrec

Notre méthaniseur a une production de biométhane de 85 nm3/heure. L’objectif est de l’alimenter avec les produits issus de l’exploitation que ce soit les effluents d’élevage issus de notre atelier laitier ou des couverts végétaux. En pratique, plus de 80 % de la ration du méthaniseur est constituée par les lisiers et fumiers de bovins. Quand nous avons initié le projet en 2019, nous avons réalisé nos premiers essais de couverts végétaux avec le seigle, culture réputée pour son rendement en MS et son pouvoir méthanogène. A partir de 2021, nous avons implanté la moitié des couverts végétaux avec du seigle et la moitié avec de l’orge hybride Hyvido® (SY GALILEOO) et compte tenu des très bons rendements en MS de cette culture, nous avons décidé en 2022 de cultiver uniquement de l’orge hybride Hyvido à destination du méthaniseur. Ce choix va nous permettre d’être totalement autonome sur l’exploitation.

Pourquoi l’orge hybride vous semble plus adapté que le seigle ?

Dans nos conditions de production en Bretagne (l’exploitation est aux portes de Brest), la culture du seigle n’était pas satisfaisante avec toujours des manquants en sortie d’hiver et au final une production de 7 T MS/ha seulement. La culture de l’orge hybride Hyvido semble beaucoup mieux adaptée à nos conditions pédoclimatiques et nous permet d’atteindre une production de 10 à 11 T MS/ha, soit un rendement supérieur de 30 % par rapport au seigle, un niveau de production qui nous assure l’autonomie pour l’alimentation du méthaniseur. La qualité de l’ensilage de l’orge Hyvido nous permet par ailleurs de compléter l’alimentation de notre cheptel bovin.
Sur le plan pratique, l’orge hybride est plus facile à faucher, à hacher et à ensiler que le seigle. Et, c’est une culture qui peut être conduite très simplement sans intervention fongicide, avec uniquement un apport d’azote en sortie d’hiver, apport qui proviendra du digestat issu du méthaniseur dès la campagne prochaine ! Enfin, le système racinaire très développé de l’orge hybride améliore la structure du sol et facilite l’implantation du maïs ensilage, culture très importante pour l’alimentation des vaches laitières.

Etes-vous plutôt éleveur ou méthaniseur ?

L’unité de méthanisation est une activité complémentaire et une continuité de notre activité d’éleveur laitier. Cela nous permet de nous diversifier et d’apporter un revenu complémentaire qui n’est pas dépendant des cours du lait. C’est aussi la volonté de valoriser nos effluents d’élevage (lisiers et fumiers) avec un impact minimum sur notre environnement et le digestat qui est récupéré à l’issue de la méthanisation est utilisé comme engrais pour nos cultures. Notre objectif est d’avoir une autonomie tant pour l’alimentation des vaches laitières que pour celle du méthaniseur et d’acheter le moins d’intrants possibles en particulier des engrais. C’est un cercle vertueux et économe !

*Marc Antoine Castrec est éleveur avec 2 associés au sein du GAEC de Pont Cabioch en Bretagne aux portes de Brest. L’exploitation s’étend sur 245 hectares et l’atelier laitier compte 200 vaches laitières. L’unité de méthanisation est opérationnelle depuis novembre 2020 et a nécessité un investissement de 2,2 millions d’euros.

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