L’orge hybride pour alimenter en continu le méthaniseur

Orges Hyvido
L’orge hybride pour alimenter en continu le méthaniseur

Le webinar « Orges hybrides et méthanisation » a éclairé les agriculteurs sur les atouts des orges hybrides pour la production de biogaz.

L’orge hybride, bientôt la céréale préférée des méthaniseurs ?

Selon une étude réalisée pour Syngenta par la société Hyltel en avril 2020 auprès de 203 méthaniseurs, l’orge hybride est une espèce qui alimente encore très peu les méthaniseurs , le seigle classique, le seigle hybride et le triticale totalisant près de 80 % des sources pour la production de biogaz. Et pourtant, comme l’a fait remarquer Olivier Borde, Marketing Manager et Filière semences chez Syngenta, en introduction du webinar « Orges hybrides et méthanisation » organisé par Syngenta en partenariat avec Terre-Net, « les orges hybrides répondent parfaitement aux principaux critères de choix requis par les méthaniseurs avec un potentiel de biomasse élevé, un fort rendement méthanogène, une période de récolte favorable pour l’implantation des cultures suivantes, une bonne tolérance aux maladies, une adaptabilité à tous types de sols avec en prime la flexibilité des débouchés ».

Plus de biomasse et un meilleur rendement méthanogène que le seigle

Sur les 2 principaux critères de choix des méthaniseurs, le rendement en biomasse et le pouvoir méthanogène, l’orge hybride est au rendez-vous avec plus de biomasse par rapport au seigle hybride (+ 0,1 à + 0,7 T MS/ha sur 6 essais Syngenta en 2020) et surtout un rendement méthanogène supérieur à 4 000 nm3 CH4 /ha et souvent supérieur à 100 nm3 CH4/ha de plus que le seigle. Cela se traduit, explique Sébastien Pichard Expert Technique Céréales France chez Syngenta, « par un rendement économique à l’hectare supérieur à 3 700 euros/ha soit un bonus de 70 à 120 euros/ha  par rapport au seigle hybride* ». Au-delà du rendement économique de l’orge hybride, cela signifie également précise l’expert, « qu’avec l’orge hybride, il faut moins d’hectares pour alimenter le méthaniseur qu’avec un seigle ».

*0,9€/nm3 CH4 - Analyse rendement économique sur base Essais©Syngenta récoltes 2020 6 essais (Dpt 21-28-35-61-80-82)


Innovation - La performance des mélanges à base d’orge hybride

Autre piste évoquée lors de ce webinar, l’intérêt d’associer l’orge hybride à des espèces comme le seigle et/ou le triticale pour alimenter le méthaniseur. Les essais réalisés par Syngenta montrent que cette voie (sur la base d’un mélange à dominante d’orge hybride associé à du seigle et du triticale) est très prometteuse avec un meilleur rendement méthanogène par rapport au seigle hybride (de 75 à 100 nm3/ha) et un meilleur rendement économique. La solution des mélanges d’espèces à base d’orge hybride peut donc être intéressante pour les méthaniseurs qui souhaitent sécuriser le rendement en MS et le rendement méthanogène. Ces mélanges doivent être associés à une production d’orge hybride seul pour garder la flexibilité en cas d’excédents de production, l’orge hybride pouvant alors être vendu en grains.

Pour en savoir plus :
Encourager l’énergie verte par le mélange à base d’orge hybride


L’atout flexibilité de l’orge hybride

De plus, souligne Olivier Borde, « les orges hybrides offrent une flexibilité de débouchés qui s’adaptent parfaitement aux besoins des agriculteurs » :

  • pour les éleveurs et céréaliers, l’orge hybride peut être conduite jusqu’à la récolte avec un gain de rendement moyen de + 6,3 q/ha et un rendement en paille de + 1,3 T/ha par rapport aux lignées.
  • pour les méthaniseurs, avec une biomasse importante et un pouvoir méthanogène élevé, une coupe de l’orge hybride au stade laiteux permet d’atteindre une production de 10 à 15 TMS/ha avec une production de 4000 à 4400 nM3 CH4/ha/an et une culture suivante peut être implantée (maïs, tournesol …)
  • enfin pour les éleveurs qui ont un besoin ponctuel de fourrage en sortie d’hiver, une coupe de l’orge hybride entre le stade 2 et 3 nœuds permet d’avoir un fourrage complémentaire riche en protéines et très appétent. La repousse de l’orge hybride conduit à une récolte en grains et en paille à hauteur de 60 70 % d’une parcelle d’orge hybride non fauchée.

Ainsi, au semis, les agriculteurs ne sont pas obligés de décider de l’orientation de leur orge hybride, ils peuvent prendre leur décision au printemps en fonction des besoins pour leur cheptel, des besoins en intrants du méthaniseur et/ou des cours de l’orge. C’est ce que Pierre Henri Roland, méthaniseur dans l’Oise expliquait dans une vidéo présentée lors de ce webinar.

Pour en savoir plus :
L’orge hybride, une source d’énergie sécurisante et flexible

Voir ou revoir le webinar :