Céréales : herse et houe, leviers « mécaniques » face à la flore

Céréales
Leviers mécaniques céréales

Le levier mécanique, dans le cadre du désherbage des céréales, passe par la houe rotative et la herse étrille.

Viser les adventices au plus tôt

Contrairement aux plantes sarclées, le binage est plus complexe sur céréales à l’automne. Le catalogue des interventions mécaniques, dans le cadre d’une stratégie de désherbage des céréales, s’appuie donc essentiellement sur la houe rotative et la herse étrille à cette période de l’année. Deux outils calibrés pour un travail superficiel du sol (1 à 2 centimètres), visant à endommager les plantules d’adventices juste après leur germination.

Houe rotative, pour intervenir tôt

La houe rotative s’utilise jusqu’au stade 3 feuilles d’une céréale. Après le stade cotylédon pour les dicotylédones ou 1 feuille pour les graminées, la houe n’est plus efficace : la fenêtre d’intervention est donc limitée. Le débit de chantier, 15 à 25 minutes par hectare en fonction de la largeur de l’outil, reste relativement élevé et ne nécessite pas de système de guidage. Son passage demande une terre bien préparée, sans trop de cailloux mais supporte bien les débris végétaux. La houe s’adapte très bien aux techniques culturales simplifiées. 

Nécessité d’un temps sec après la herse étrille 

La herse étrille est davantage sensible aux résidus, mais offre une fenêtre d’action légèrement plus large : un chantier en prélevée est possible, jusqu’au stade 3 feuilles sur céréales. Ce chantier ne nécessite pas de système de guidage, ce qui limite son coût. Peu lourd, l’attelage ne demande pas une puissance de traction élevée. L’efficacité de la herse est généralement estimée supérieure à celle de la houe. En revanche, elle sera inefficace sur des adventices développées au-delà du stade 1-2 feuilles pour les graminées, 2-4 feuilles pour les dicotylédones. Elle nécessite, enfin, un temps sec dans les 2 à 3 jours qui suivent l’intervention.

Très bonne efficacité sur dicotylédones

Ces deux outils opèrent « en plein », par opposition à l’action cantonnée à l’inter-rang d’un binage, et peuvent donc avoir un impact sur les cultures. « Visuellement, l’effet peut être inquiétant, mais la culture repart convenablement », rassure Aurélie Bogers, expert technique national. Il est toutefois recommandé d’opter pour une densité de semis augmentée de 10 %, afin de compenser d’éventuels dégâts, possible s’il fait sec ou froid après l’intervention. L’efficacité de ces outils est bonne, voire très bonne sur les dicotylédones d’automne. Elle est plus variable sur graminées : pour ce type de flore, le désherbage mécanique est un complément plutôt qu’un substitut au désherbage chimique.