Biocontrôles fongicides céréales, un marché en devenir
A peine 10 % des surfaces céréales bénéficient d’une protection fongicide avec des biocontrôles. Cette protection concerne principalement la septoriose des blés.
Un marché qui repose majoritairement sur le soufre et les phosphonates
Le marché des biocontrôles fongicides céréales se déploie aujourd’hui autour de 4 molécules : le soufre, les phosphonates, la laminarine et l’hydrogénate de potassium.
- Le soufre est la molécule historique et concerne l’essentiel des applications avec près de 450 000 hectares en 2023, applications réalisées en majorité avec des partenaires fongicides lors du T1.
- Les phosphonates, substances actives largement développées en cultures spécialisées, en particulier en viticulture, sont arrivées plus récemment sur ce marché et ont été déployées sur 170 000 hectares lors de la dernière campagne.
« Le nouveau fongicide AQUICINE® Duo qui associe du soufre d’origine agricole à des phosphonates va permettre aux céréaliers de réaliser une intervention 100 % biocontrôle au T1 des blés pour lutter contre la septoriose. Il devrait ainsi contribuer à un usage accru des biocontrôles fongicides céréales» souligne Damien Lenglet, marketing manager fongicides grandes cultures chez Syngenta.
- La laminarine est une solution fongicide à base d’algues qui concerne seulement 60 000 hectares.
- L’hydrogénate de potassium est utilisé sur à peine 15 000 hectares.
Un marché concentré sur la septoriose des blés
Les solutions de biocontrôle disponibles visent essentiellement la septoriose des blés. « La principale difficulté pour les céréaliers est qu’il n’existe pas de solution de biocontrôle pour contrôler les rouilles des blés et qu’il y a très peu de solutions pour lutter contre la fusariose ainsi que contre les principales maladies de l’orge que sont l’helminthosporiose et la rhynchosporiose » remarque Damien Lenglet. L’évolution de ce marché d’avenir est suspendue à la capacité des entreprises à proposer de nouvelles solutions pour construire des programmes vis-à-vis de l’ensemble du complexe maladies des céréales. « A court terme, le soufre et les phosphonates devraient rester les piliers du marché des biocontrôles fongicides céréales » analyse Damien Lenglet.
Réduire les doses des fongicides et baisser les IFT
Malgré une offre encore limitée, les céréaliers sont motivés pour utiliser des biocontrôles dans leur programme de lutte contre les maladies des céréales, « cela leur permet de réduire les doses des produits conventionnels et ainsi de baisser les IFT » observe Damien Lenglet. Un premier pas vers la transition agroécologique dans l’attente de nouvelles innovations.