Le bio, biocontrôle, substances naturelles, quelles différences ?

Biocontrôle
Biocontrôle et substances naturelles

Un biocontrôle peut être une substance naturelle autorisée en agriculture biologique, mais pas toujours !

C’est quoi le biocontrôle ?

Au fil des ans, le biocontrôle est devenu un terme générique mais c’est désormais une notion franco-française qui a été introduite par la loi d’avenir pour l’agriculture, l’alimentation et la forêt du 13 octobre 2014. L’article L.253-6 du code rural précise que le biocontrôle repose sur « des agents ou des produits qui utilisent des mécanismes naturels dans le cadre de la lutte intégrée contre les ennemis des cultures ».

Les produits de biocontrôle sont classés en 4 familles :

  • les macro-organismes (invertébrés, insectes, acariens et nématodes), ces produits ne sont pas des produits phytopharmaceutiques,
  • les micro-organismes (champignons, virus, bactéries et protozoaires ),
  • les substances naturelles définies comme des « substances organiques ou minérales, non issues de la synthèse chimique, d’origine végétale, animale ou minérale dont les composants existent dans la nature » comme le soufre ou le cuivre, 
  • les médiateurs chimiques ou substances qui induisent des réponses comportementales et/ou physiologiques chez les individus d’une même espèce ou d’espèces différentes comme les phéromones.

Une liste actualisée des produits de biocontrôle autorisés est disponible sur le site du Ministère de l’Agriculture. Cette liste est actualisée mensuellement.

Quelle est la réglementation pour les produits de biocontrôle ?

Pour être autorisé, un produit de biocontrôle doit disposer d’une autorisation de mise sur le marché (AMM) comme les produits phytosanitaires conventionnels. Ils doivent notamment répondre à la spécificité des produits de biocontrôle qui est l’utilisation de mécanismes naturels. Un certain nombre d’autres critères doivent par ailleurs être validés. Ainsi, les produits potentiellement sensibilisants sont exclus. Les produits dont on envisage la substitution ne peuvent pas non plus figurer sur la liste des produits de biocontrôle.

Par ailleurs, pour faciliter leur développement, les produits de biocontrôle bénéficient de mesures spécifiques allégeant les contraintes imposées aux produits conventionnels, comme par exemple :

  • la possibilité d’utilisation par les communes ou par les utilisateurs amateurs,
  • l’exemption sur l’obligation d’agrément phytosanitaire pour l’application en prestation de service lorsque ces produits ne comportent aucune mention de danger,
  • l’exemption du système des CEPP ou certificats d’économie de produits phytopharmaceutiques (les produits de biocontrôle ne sont pas pris en compte dans le calcul des obligations liées à la mise en œuvre des CEPP).

Les produits de biocontrôle sont-ils autorisés en agriculture biologique ?

Pour être autorisés en agriculture biologique, les produits de biocontrôle doivent répondre aux exigences règlementaires de l’agriculture biologique fixées dans le cadre d’un règlement européen (RCE/ 889/ 2008). Ce règlement juge notamment la nature de la substance active et liste les substances actives autorisées. Cela signifie que, pour qu’un produit de biocontrôle soit autorisé en agriculture biologique, la substance active contenue dans le produit doit faire l’objet d’une inscription sur cette liste européenne. En France, le dossier est présenté au niveau européen par l’organisme national compétent, l’INAO.

Peut-on lutter contre les maladies des céréales avec des produits de biocontrôle ? 

Les produits de biocontrôle autorisés en grandes cultures se développent. Chez Syngenta, nous avons récemment obtenu l’extension d’usage de Thiovit® Jet Microbilles, contre la septoriose de blés, maladie majeure des céréales. Thiovit® Jet Microbilles est une solution de biocontrôle à base de soufre qui est utilisable en agriculture biologique. Cette spécialité est par ailleurs homologuée sur oïdium.