Une méthodologie adaptée pour évaluer les effets des biostimulants

Biostimulants
Indice de végétation (NDVI) sur les colzas en sortie hiver - Photo Victor Maignan
Indice de végétation (NDVI) sur les colzas en sortie hiver - Photo Victor Maignan

Comment évaluer l’efficacité d’un biostimulant ? Différent d’un produit phytosanitaire ou d’un engrais, le biostimulant apporte un effet physiologique à plus long terme. Pour mesurer les performances de ces nouveaux intrants, les équipes de Syngenta ont mis au point une méthodologie d’évaluation dédiée. Le point avec Victor Maignan, expert technique national biostimulants.

L’arrivée des biostimulants dans le paysage des intrants agricoles bouleverse un peu les protocoles d’évaluation de l’efficacité des intrants. Alors que les produits phytosanitaires et les engrais chimiques apportent un effet immédiat et visible, les biostimulants exercent une action physiologique à plus long terme. « Nous avons développé une méthodologie d’évaluation spécifique, explique Victor Maignan, expert technique national biostimulants. Les écarts de rendement étant moins visibles que pour les produits phytosanitaires, nous mettons en place des essais robustes sur de plus petites surfaces afin de rechercher la répétabilité et l’homogénéité. »

Pour évaluer les biostimulants, se concentrer sur un facteur à la fois

Cette année, les équipes de Syngenta travaillent sur un réseau de cinquante essais en microparcelles, où chaque protocole expérimental comprend au moins quatre essais, avec six à douze modalités qui sont répétées six fois. En revanche, un seul facteur est étudié par protocole. Par exemple, dans le cas de Vixeran®, un protocole sur l’effet du stade de la culture est mis en place, puis un autre sur le gain d’azote, etc. « Nous estimons que cette méthode est la mieux adaptée pour clarifier l’offre et rassurer sur les performances des biostimulants, éclaire Victor Maignan. Ensuite, nous assurons un suivi très régulier des essais car, parfois, tout se joue à une semaine près ! »

Des paramètres qui vont au-delà du simple rendement

Pour mettre en évidence les effets des biostimulants, le suivi des expérimentations mobilise plusieurs outils et méthodologies. L’utilisation de moyens technologiques comme le drone et les scanners permettent de suivre les performances de manière non destructive. « Lors du suivi des biostimulants, nous évaluons tous les paramètres, pas uniquement le rendement, précise Victor Maignan. Il est important de connaître le nombre d’épis en situation de sécheresse par exemple. » Les différentes analyses sont complétées par une caractérisation météorologique et pédologique tout au long de l’expérimentation. « Ces données nous permettent d’étudier l’influence de l’effet météo ou sol sur l’effet produit, annonce l’expert technique national biostimulants. Nous avons par exemple remarqué que les performances de notre produit VIXERAN® dépendaient des conditions météo lors de l’application. »

Vue aérienne d’un essai microparcelles maïs

Tester le biostimulant chez les agriculteurs

Le dernier élément de la méthode Syngenta consiste à tester le biostimulant en conditions réelles chez les agriculteurs partenaires. Cent cinquante parcelles ont ainsi été installées en 2023 sur toute la France. « Notre objectif est de générer de la variabilité au niveau de l’observation, explique Victor Maignan. L’effet du produit est corrélé aux conditions pédoclimatiques, ce qui nous permet de tirer des grandes tendances de variabilité. »


La méthode d’évaluation des biostimulants de Syngenta

  1. Valider en conditions contrôlées la principale fonction du biostimulant et mettre en évidence certains critères (exemple : la résistance au gel).
  2. Expérimenter en microparcelles pour analyser l’influence de chaque facteur et générer des données statistiques robustes.
  3. Tester en conditions réelles chez les agriculteurs pour identifier des tendances de variabilité pédoclimatiques.