Désherbage du maïs, combiner les leviers chimiques et mécaniques
Parmi les outils mécaniques disponibles pour désherber le maïs, le binage, combiné aux herbicides, est à privilégier.
Combiner le mécanique et le chimique dans les programmes de désherbage du maïs
Les modes de désherbage mécanique, sur la culture de maïs, sont diverses. Leur pertinence dépend des conditions météorologiques, de l’importance de la flore adventice et de sa nature. Sur une culture sarclée comme le maïs, c’est toutefois le binage qui s’avère le plus efficace. Cette technique se combine avantageusement après un premier passage herbicide de prélevée appliqué en plein ou sur le rang (Ex-Camix)). Sur le rang, la quantité de produit utilisée est divisée par trois. Le binage vient déchausser les adventices entre les rangs de maïs et peut être effectué jusqu’au stade 10 feuilles de la culture. Point de vigilance important : le binage nécessite également 48 à 72 heures de temps sec pour que l’intervention soit efficace. Sinon les mauvaises herbes, même sorties de terre, peuvent profiter de l’humidité se ré-enraciner.
Adapter la stratégie à la flore adventice présente
En cas de forte pression en graminées estivales, le programme doit être enrichi. Après un premier désherbage avec un herbicide racinaire de prélevée, il est alors recommandé d’intervenir en post-levée précoce avec une application foliaire par exemple avec Elumis, impérativement avant le binage. Si les conditions du sol ne permettent pas le binage, un passage d’herbicide foliaire (ex : Elumis ou Elumis + Casper), peut remplacer le binage.
Les autres opérations mécaniques possibles, sur maïs, sont :
- La houe rotative
La houe rotative est un outil d’action très précoce, visant à casser le « fil blanc » des adventices en cours de germination. Elle s’utilise dans les huit jours après le semis pour un maïs. Après le stade cotylédon des adventices, pour l’adventice, la houe n’est plus efficace : la fenêtre d’intervention reste donc limitée. Le débit de chantier, 15 à 25 minutes par hectare en fonction de la largeur de l’outil, reste relativement élevé et ne nécessite pas de système de guidage. Son passage demande une terre bien préparée, sans trop de cailloux mais supporte bien les débris végétaux. La houe s’adapte très bien aux techniques culturales simplifiées. La houe rotative peut être agressive vis-à-vis des cultures. Il est recommandé d’opter pour une densité de semis augmentée de 10 % pour compenser les éventuels dégâts sur la culture. - La herse étrille
La herse étrille est davantage sensible aux résidus de cultures, mais offre une fenêtre d’action légèrement plus large : jusqu’aux stades 3 feuilles sur céréales, 4 feuilles sur maïs et tournesol. Son action par vibration sur le premier, voire les deux premiers centimètres, peut nécessiter un semis plus profond et 10 à 15 % plus dense pour éviter un impact sur la récolte. Deux à trois jours sans pluie, après le passage, sont nécessaires pour viser une bonne efficacité. Ce chantier ne nécessite pas de système de guidage, ce qui limite son coût. Son efficacité est estimée supérieure à celle de la houe. En revanche, elle sera inefficace sur des adventices développées au-delà du stade 1-2 feuilles pour les graminées, 2-4 feuilles pour les dicotylédones, ainsi que les vivaces. - Étrille rotative
Elle permet un travail « en plein », en déchaussant et en déracinant les adventices. Il est toutefois recommandé de l’utiliser précocement : si elle est inoffensive pour la culture avant la levée, et a peu d’impact jusqu’au stade 3-4 feuilles, elle peut endommager les feuilles ensuite. Ses avantages : elle ne nécessite pas de système de guidage, s’avère adaptée au non-labour, voire au semis direct, et elle peut casser la croûte de battance. En revanche, une augmentation de 10 % de la dose de semis est là aussi recommandée. Pour être pleinement efficace, le passage de l’étrille rotative nécessite un sol ressuyé et un temps sec pendant 48 à 72 heures.