Datura, la mésotrione comme base de stratégie de désherbage

Les toxines du datura posent des problèmes sanitaires. Sur maïs, les herbicides à base de mésotrione allient efficacité et durée d’action.
Une plante toxique pour les hommes et les animaux
L’actualité est régulièrement marquée par des épisodes de contaminations de lots de haricots et de farines de sarrasin à cause du datura. L’ensemble de cette plante (tige, graines, feuilles), contiennent des alcaloïdes toxiques, aux effets très préoccupants, selon le ministère de l’Agriculture qui évoque des troubles périphériques (dilatation de la pupille et troubles de l’accommodation, tachycardie, vasodilatation etc..) et des troubles centraux (agitation, confusion, hallucinations…). Ces symptômes touchent les humains, mais aussi les animaux, notamment dans les élevages, quand la plante se retrouve dans l’alimentation.
Une zone d’implantation qui s’étend
Le datura se situe historiquement plutôt au Sud de la Loire, mais des cas sont désormais régulièrement recensés en Normandie, en Bretagne et dans les hauts de France. Dans le Sud-Ouest, où de nombreuses cultures sont destinées à l’alimentation humaine (haricots, maïs doux ou pop-corn…), l’enjeu devient de plus en plus préoccupant. Le retrait de produits efficaces, notamment sur haricots, complexifie cette problématique. La filière préconise ainsi l’arrachage manuel. Différents facteurs tels les rotations courtes, le travail du sol, le réchauffement climatique expliquent son développement. Longtemps inféodé au maïs, le datura s’implante désormais sur d’autres cultures (tournesol, soja…), pour lesquelles il peut s’avérer également problématique.
La mésotrione, base des programmes herbicides
Pour lutter contre le datura sur maïs, Syngenta propose une large gamme d’herbicides à base de mésotrione, efficaces et présentant une bonne durée d’action, de la prélevée à la post-levée. Plusieurs types de programmes sont envisageables.
- Un passage de Camix ou de Calliprime Xtra en prélevée, afin de gérer les adventices les plus précoces, ou d’Elypse 50 WG en post-levée précoce (stade 3-4 feuilles du maïs) puis un passage d’Elumis ou de Calaris ou de Callisto Plus en post levée (jusqu’à 8-10 feuilles du maïs). Ces produits, dont l’action est à la fois racinaire et foliaire, restent efficaces plus longtemps, y compris sur les plantes non-levées au moment du traitement.
- Séquencer les produits dans un programme en 2 ou 3 passages (dans la limite de 150 g/ha de mésotrione) permet le contrôle des levées échelonnées.
- Dans les cas de levées tardives le programme herbicide s’orientera vers une double application ex : Calaris + Elumis en deux passages.
- Pour les maïs « spéciaux* » (maïs semence, pop-corn…), un double passage en post-levée est recommandé : Elumis au stade 3 feuilles du maïs, puis Camix au stade 5-6 feuilles, afin de mieux faire face aux levées successives. (* : avec accord de l’obtenteur/multiplicateur).