Mildiou de la vigne, soigner la qualité de pulvérisation

Vigne
Qualité de pulvérisation en vigne

En 2018, le moindre défaut de pulvérisation a été fatal face au mildiou. Le point sur les contrôles et réglages à réaliser.

Contrôler et régler le matériel en début de saison

La première étape pour une protection mildiou réussie est de partir avec un pulvérisateur en bon état et bien réglé. 

A chaque début de campagne, il faut ainsi vérifier :

  • la présence des dispositifs de sécurité sur les transmissions et les ventilateurs
  • l’étanchéité des circuits (tuyauteries, filtres, systèmes anti-goutte)
  • le niveau d’huile dans les pompes 
  • le bon état de la cloche à air
  • la tension des courroies
  • le fonctionnement du manomètre
  • l’état des buses, des porte-buses (jet projeté), l’état des déflecteurs et la propreté des pales (jet porté) et l’état des canons et des mains (pneumatique).

C’est aussi le moment de régler le pulvérisateur :

  • en choisissant les buses adaptées et en les orientant afin de mieux cibler la zone à traiter 
  • en vérifiant les débits au niveau de chaque buse 
  • en déterminant le volume de bouillie adapté pour une qualité de pulvérisation optimale

Réglementation
Contrôle obligatoire des pulvérisateurs tous les 5 ans

Depuis le 1er janvier 2009, il est obligatoire de faire contrôler tous les 5 ans son pulvérisateur. Le premier contrôle doit être réalisé 5 ans après la date d’achat dans le cas de matériel neuf. Une soixantaine de points sont à contrôler (lien site IFV). Mais, ce contrôle mécanique ne garantit pas le bon réglage pour une qualité de pulvérisation optimale.


Contrôler la qualité de pulvérisation avant la campagne et en végétation

Après le contrôle du bon fonctionnement du pulvérisateur, il est vivement conseillé souligne Michel Leborgne, responsable formulations et techniques d’application chez Syngenta « de vérifier la qualité de la pulvérisation c’est-à-dire que le produit atteint effectivement le végétal »

Syngenta accompagne les vignerons dans cette démarche avec plusieurs outils :

  • Quali’Drop qui est un dispositif vertical se composant de plaques noires à monter sur un support rigide sur lequel de l’eau chargée d’argile blanche est pulvérisée, ce qui permet de visualiser la répartition des gouttelettes et de détecter les éventuels défauts. « En début de campagne, cela permet d’ajuster les réglages et de commencer la saison avec des appareils bien réglés » souligne Michel Leborgne. Pour une qualité de pulvérisation optimale, l’opération doit être répétée en cours de campagne avec le concours des distributeurs partenaires.
  • Drop’In, un nouvel outil en phase de test en 2019 qui permet d’évaluer la qualité de pulvérisation au sein même de la végétation.  « Drop’In est un outil simple à mettre en œuvre au même titre que les papiers hydrosensibles mais la méthode qui l’accompagne permet d’avoir une évaluation plus précise de la qualité de pulvérisation en pleine végétation notamment » explique Michel Leborgne.

Pédagogie
Visualiser la qualité de pulvérisation de nuit

En région, Syngenta organise chaque année avec l’appui de distributeurs, un rendez-vous nocturne annuel sur le thème de la pulvérisation en utilisant la fluorescine un colorant qui se révèle la nuit sous une lampe UV. « Les vignerons sont très intéressés par ce dispositif qui leur permet d’apprécier de visu et immédiatement la qualité de pulvérisation. Ils sont réactifs et proposent souvent des aménagements et réglages pour améliorer la pulvérisation comme l’adaptation de la vitesse d’avancement par exemple pour une répartition optimale de la bouillie » observe Pascal Grosbon, ingénieur conseil culture en Bourgogne chez Syngenta.


Adapter le réglage du pulvérisateur à la végétation 

Pour une pulvérisation optimale, il convient logiquement d’adapter le nombre de diffuseurs à la hauteur de végétation. Les buses dont le jet dépasse la végétation doivent impérativement être fermées. 
Le volume de bouillie doit également prendre en compte le volume du feuillage, ainsi en période de pousse active et avec une pression mildiou élevée (comme en 2018), un volume minimum de 150 à 200 litres apparaît nécessaire pour protéger l’ensemble du feuillage et des grappes.

Enfin quel que soit le pulvérisateur, de nombreux travaux réalisés par l’IFV et l’IRSTEA ont montré la supériorité du traitement face par face qui permet d’optimiser la répartition de la bouillie fongicide car toutes les faces de la végétation sont traitées de manière identique sur toute leur hauteur.