Black-rot, une maladie pas si secondaire qui peut surprendre

Vigne
Black-rot, une maladie pas si secondaire qui peut surprendre.

Le black-rot de la vigne peut se développer précocement sur les vignes. A surveiller car si les grappes sont touchées, la perte de récolte est très dommageable.

Une maladie liée aux épisodes pluvieux et à la douceur

Le black-rot est une maladie qui peut se manifester dès l’éclatement des bourgeons lorsque la température est égale ou supérieure à 9 °C avec une chute de pluie même faible ou en présence d’une très forte hygrométrie (> 90 %).  « C’est une maladie qui peut attaquer très précocement la vigne, plus tôt que le mildiou et qui peut faire des dégâts jusqu’à la fin fermeture » observe Jean-Baptiste Drouillard, Expert Technique National cultures spécialisées chez Syngenta.
Son évolution est rapide à partir de 19 °C, avec des températures optimales qui se situent vers 25 à 27 °C. Si la température est supérieure à 10 ° C, il faut 24 heures d’humectation pour que la contamination soit effective, alors que si la température se situe entre 13 et 24 °C, 7 à 12 heures d’humectation suffisent. La propagation de la maladie est fortement favorisée par des pluies fortes.
La vigne est sensible dès les premières feuilles étalées. Sa réceptivité est maximale depuis la chute des capuchons floraux jusqu’à la véraison des grappes. La plupart des cépages sont sensibles au black-rot, mais certains comme l’Ugni blanc, le Gamay, le Grenache ou le Malbec sont particulièrement sensibles.


Biologie : 15 à 18 jours d’incubation avant l’apparition sur grappes

Le black-rot est une maladie fongique causée par le champignon Guignardia bidwellii, pathogène spécifique de la vigne. Il se conserve durant l’hiver sous la forme de périthèces dans les baies momifiées et dans les chancres. Très tôt au printemps, en particulier si l’hiver a été pluvieux, les périthèces arrivent à maturité et libèrent à la faveur de pluies les ascospores, responsables des contaminations primaires. L’apparition des symptômes survient généralement après une période d’incubation de 15 à 18 jours selon les températures. Par temps pluvieux, les pycnides assurent les contaminations secondaires sur tous les organes herbacés autour de l’éclaboussure. La dissémination se fait de proche en proche, c’est pourquoi on parle de « maladie à foyers ».


Des attaques sur grappes très préjudiciables

Si les attaques sur les feuilles et sur les rameaux semblent peu préjudiciables (pouvant seulement entraîner un affaiblissement de la plante), en revanche, sur grappes, les dégâts dus au black-rot peuvent entraîner des pertes totales de récolte.
La vendange mécanique n’élimine pas les momies, source d’inoculum pour l’année suivante si la prophylaxie n’est pas bien réalisée à la taille.


Symptômes

  • Sur feuilles, le black-rot se traduit par de petites taches régulières, brun-rouge sur les deux faces et bordées d’un liseré brun-foncé. Après 3-4 jours, si les conditions le permettent, de petites boules noires (pycnides) apparaissent en cercles concentriques sur les taches, à la face supérieure de la feuille, parfois le long des nervures. Ce sont les feuilles les plus basses qui sont les premières affectées.
  • Sur les grappes, la baie malade prend une couleur fauve et se creuse. Peu de temps après, le grain commence à se flétrir et finit par se dessécher au bout de 3-4 jours. Il brunit alors et se momifie en se couvrant de nombreuses pycnides, ou de périthèces en fin de saison qui donnent un aspect rugueux. La gravité de l’attaque va de quelques baies atteintes à des grappes entièrement desséchées. Le stade maximal de sensibilité va de la nouaison à la fermeture de la grappe.