2019, une vendange de qualité marquée par le climat et l’oïdium

Dans certains vignobles comme la Bourgogne, l’oïdium devient une préoccupation majeure
Les aléas climatiques auront marqué le millésime 2019. Avec peu de maladies, la qualité est au rendez-vous malgré le retour de l’oïdium.
2019 sous le signe des aléas climatiques
Selon le ministère de l’Agriculture, la production viticole serait en baisse de 14 % en 2019 par rapport à 2018. Dans certaines régions viticoles, la campagne 2019 a commencé avec un ou deux épisodes de gel puis la floraison s’est déroulée dans des conditions climatiques défavorables avec des pluies et de la fraîcheur qui ont occasionné de la coulure et/ ou parfois du millerandage. Et pour finir, deux épisodes caniculaires en juin et juillet ont affecté tout particulièrement les vignobles méditerranéens. « Dans les vignobles du sud-est, la situation est très hétérogène avec des volumes en baisse de 10 à 40 % selon les situations hydriques car, en plus que la canicule, c’est la sécheresse qui s’est poursuivie jusqu’aux vendanges qui a pénalisé la production » explique Jean Litoux, ingénieur conseil chez Syngenta dans la région. Pour les vignobles de façade atlantique, il semblerait que ce soit le cumul du gel et de la coulure-millerandage qui soit en grande partie responsable de la baisse de production, « de -10 à -30 % selon les zones » selon Gilles Robert, ingénieur conseil chez Syngenta dans le sud-ouest.
Peu de maladies et un millésime qualitatif
Si l’année 2018 avait été marquée par des attaques exceptionnelles de mildiou dans la plupart des régions viticoles, le profil de l’année 2019 était totalement différent avec une sécheresse marquée et une pression maladies modérée (sauf pour l’oïdium dans certains vignobles). « Certes, les volumes sont un peu en retrait, observe Bernard Noye, ingénieur conseil culture chez Syngenta en Champagne, mais la qualité est au rendez-vous avec une expression des arômes supérieure aux autres millésimes ». Dans le sud-est également, le millésime est prometteur malgré quelques blocages de maturité dus à une sécheresse persistante.
L’oïdium, une maladie de moins en moins secondaire
Peu de maladies donc pour le millésime 2019, mais une progression de l’oïdium dans les vignobles, en particulier en Bourgogne où « l’oïdium devient une préoccupation majeure » souligne Pascal Grosbon, ingénieur conseil culture chez Syngenta dans la région, « sur le terrain, les techniciens s’interrogent sur les raisons de la recrudescence de cette maladie depuis plusieurs campagnes. Plusieurs pistes sont évoquées : le réchauffement climatique, le développement de résistances aux fongicides voire l’évolution des souches d’oïdium ». En Champagne, selon Bernard Noye, « c’est aussi l’oïdium qui a marqué la saison 2019 avec une installation très précoce de la maladie sur les inflorescences et sur les feuilles ». En Val de Loire, « quelques parcelles étaient très touchées par l’oïdium de façon assez surprenante » remarque Marie-Noëlle Tanné, ingénieur conseil Syngenta en Val de Loire. Et dans le sud-est, cette maladie a également marqué la saison avec des contaminations précoces puis une montée en puissance jusque fin juin où l’oïdium a été stoppé par la canicule !
Au-delà de la progression observée de l’oïdium dans plusieurs vignobles, la problématique pour les campagnes à venir sera pour les vignerons de trouver des solutions fongicides qui permettent de contrôler à la fois l’oïdium et le black-rot (une autre problématique montante en particulier dans les vignobles de la façade atlantique) et qui soient compatibles avec les exigences de certains cahiers des charges. « Le nombre de spécialités anti-oïdium devrait par ailleurs diminuer dans les années à venir compte tenu du retrait de certains produits, la lutte contre cette maladie va devenir plus compliquée » commente Jean-Baptiste Drouillard, expert technique vigne chez Syngenta.
Focus
Dynali / Rocca efficaces sur oïdium et black-rot
Dans ce contexte de recrudescence de l’oïdium et de développement du black-rot dans certains vignobles, les fongicides Dynali et Rocca sont appréciés pour leur action sur oïdium et black-rot. Le cyflufenamid (CFF) qui entre dans la composition de ces spécialités est le seul représentant de la famille des amidoximes et il n’est pas concerné par les phénomènes de résistance. Et pour le difénoconazole, qui est la deuxième matière active de ces produits, les monitorings Syngenta montrent qu’il n’y a pas de dérive de sensibilité. Par ailleurs Dynali et Rocca sont deux spécialités qui répondent aux exigences des cahiers des charges et de la filière.