Pommes de terre de consommation : faire face au mildiou
La maîtrise du mildiou tient compte de l’irrigation, des exigences des clients, en grande distribution et à l’export, mais aussi de la sensibilité des variétés au mildiou.
Décryptage de Christophe Prechonnet de Pom’Alliance, opérateur majeur en France dans la filière pommes de terre de consommation pour le frais.
Raisonner la lutte contre le mildiou en tenant compte de l’irrigation
La quasi-totalité de la production est irriguée, ce qui implique le choix de produits « haut de gamme » résistants au lessivage y compris en début de protection où sont privilégiées les spécialités de contact. Pendant la période de pousse active, les producteurs s’orientent vers des produits avec une activité translaminaire afin de protéger le feuillage en développement.
Avec les producteurs, nous sommes en permanence à l’écoute de la météo et des informations communiquées par le modèle de prévision Miléos et les Bulletins de Santé du Végétal afin d’intervenir si besoin en raccourcissant les cadences. En effet, même avec une matière active résistante au lessivage comme le fluazinam (qui peut supporter 40 mm d’eau sous réserve d’avoir bénéficié de 1 à 2 heures sans pluie après traitement), une pluie de 20 mm qui survient après un tour d’eau de 25 à 30 mm conduira à un renouvellement anticipé de protection anti-mildiou pour protéger la parcelle.
Répondre aux exigences des clients
Les stratégies mildiou mises en œuvre prennent en compte les exigences des cahiers des charges des clients en grande distribution (50 % de nos débouchés) et à l’export. Ainsi, pour certains cahiers des charges, le recours au mancozèbe solo est limité à 2 passages. Pour d’autres, le nombre de traitements de certaines spécialités est restreint et quelques-uns exigent même le zéro résidu à la récolte.
Chez Pom’Alliance, les producteurs ont largement intégré ces exigences. Ils utilisent ainsi en moyenne moins d’un traitement à base de mancozèbe solo par an. Au final, le nombre d’interventions contre le mildiou varie de 6 à 16 selon les régions, les variétés et les années.
Protéger des variétés appréciées des consommateurs mais sensibles au mildiou
La stratégie de protection mildiou tient compte de la sensibilité des variétés et des zones où elles sont cultivées. Ainsi, la Ratte, variété ancienne très appréciée des consommateurs est sensible au mildiou du feuillage et au mildiou des tubercules. Elle nécessite une protection très rapprochée. D’autres variétés peuvent présenter des sensibilités au mildiou sensiblement différentes en Picardie et en Beauce. Fort heureusement, la panoplie des spécialités anti-mildiou est large et permet aujourd’hui de protéger efficacement la production.
L’alternariose à surveiller en particulier dans le sud-est en pommes de terre primeurs Pom’Alliance produit dans le sud-est des pommes de terre primeurs. Semées en janvier-février, elles sont récoltées en juillet-août. Compte tenu de l’environnement climatique de cette région, ces productions sont parfois concernées par l’alternariose, une maladie que nous gérons en intégrant dans les programmes des spécialités à double efficacité mildiou et alternariose comme le Rêvus Top. |