« Le phénomène des résistances aux herbicides s’accentue »

Maïs
Resistance adventices maïs

Directeur de recherche au laboratoire de Jealott’s Hill, Deepak Kaundun analyse l’essor des résistances aux herbicides.

Combiner les leviers agronomiques et chimiques

Deepak Kaundun, directeur de recherche sur la résistance aux herbicides au laboratoire international Syngenta de Jealott’s Hill (Angleterre), voit les résistances aux herbicides se développer, notamment en France, du fait de certaines pratiques qui les favorisent. Face au problème, la seule solution est de combiner mesures agronomiques et lutte chimique en respectant certains fondamentaux.

Comment se définit la résistance des adventices aux produits phytosanitaires ?
La résistance aux herbicides est la capacité héréditaire d’une plante à survivre et à se reproduire après une exposition à une dose d'herbicide normalement létale pour le type « sauvage ». Elle doit être prouvée à l’aide de méthodes reconnues, comme par exemple le test en pot sous atmosphère contrôlée comparant des plantes issues de graines récoltées sur des survivantes en fin de saison, à un standard sensible ainsi qu’à une population résistante connue.

« Gare au manque de diversité dans les pratiques agricoles »

Quels sont les facteurs qui induisent et amplifient cette résistance ?
En France, le désherbage des grandes cultures repose principalement sur des herbicides inhibiteurs de l’ALS (acetolactate synthase) dont la pression de sélection est déjà importante dans le blé et l’orge d’hiver. Face au risque de développement de résistance, le facteur déterminant est donc le manque de diversité dans les pratiques agricoles : utilisation du même herbicide ou du même mode d’action chaque année, dépendance vis-à-vis d’herbicides unisites, des rotations inexistantes ou limitées, mais aussi des pulvérisations en conditions non optimales sur des adventices à des stades trop développés par rapport à la dose utilisée.

Comment savoir s’il y a de la résistance dans une parcelle ?
La résistance peut être détectée en inspectant les parcelles après une application d’herbicide, afin de repérer la présence de plantes survivantes parmi celles détruites. Les graines des survivantes pourront être envoyées dans un centre spécialisé pour être analysées. Enfin, il est possible de mener des tests de façon proactive sur des espèces connues comme susceptibles de développer une résistance : ces tests de résistances permettent un choix éclairé des herbicides à employer pour un contrôle efficace des mauvaises herbes dans la rotation.

« La liste des adventices résistantes s’allonge »

Quel type de flore est susceptible de développer ce genre de comportement ?
Les espèces les plus sujettes à développer une résistance sont celles caractérisées par une grande diversité génétique. Elles sont généralement prolifiques quant à la quantité de graines émises, et germent sur un laps de temps prolongé. Ce sont des espèces à pollinisation croisée, donc plus susceptibles de combiner des gènes de résistance dans les générations suivantes. Ce sont également celles contrôlées par un herbicide unique utilisé de façon répétée dans les programmes.

En France la liste des adventices développant des résistances aux herbicides inhibiteurs de l’ALS et de l’ACCase s’allonge de façon préoccupante. Cette flore, souvent commune en blé et orge, se développe également en maïs. Dans les graminées : ray-grass, vulpin, sétaires, panic pied-de-coq, digitaire sanguine, brome et agrostis. En dicotylédones : stellaire, coquelicot, séneçon, matricaire, gaillet, ambroisie, et repousse de tournesol et laiteron épineux posent problème. Toutes ces espèces méritent une attention particulière dans l’élaboration des programmes herbicides dans la culture mais également dans la rotation.

« Des mesures agronomiques simples et efficaces »

Comment limiter, voire se débarrasser du problème ?
Les échecs de désherbage peuvent devenir à terme très coûteux du fait de la sensibilité des cultures à la concurrence des adventices. Le raisonnement consiste à adopter des mesures agronomiques simples et efficaces pour faire baisser la pression de la flore et limiter sa nuisibilité : retarder les semis, avoir recours aux faux-semis en interculture, diversifier et allonger les rotations, augmenter la densité de semis de la culture, choisir des variétés plus compétitives et à fort pouvoir couvrant, agir sur le stock semencier par le labour… Au niveau des programmes herbicides il est recommandé de respecter des règles simples comme diversifier les modes d’actions (groupe HRAC) utilisés. De traiter le plus tôt possible en saison, lorsque les adventices sont encore jeunes et sensibles. L’utilisation d’un herbicide de prélevée permettra par exemple de diminuer la pression des mauvaises herbes dès leur germination. En application foliaire, associer des herbicides aux spectres d’action complémentaires et appartenant à des familles différentes (effet de synergie), et en appliquant les herbicides à la dose efficace selon le stade des adventices. 

Dans ce contexte, la culture du maïs offre de nombreux avantages avec une large palette d’herbicides racinaires et foliaires (Ex. Camix®, Calaris®, Elumis®, Callisto® Plus) permettant de hauts niveaux d’efficacité et susceptibles de faire diminuer la pression des adventices dans la rotation. 

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