L’agronomie, un levier à activer pour la qualité du melon

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Champ-melon

Choix de la parcelle, rotations, pratiques culturales… pour des melons de qualité, l’agronomie est un facteur important.

 

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Technicien indépendant et spécialiste de la culture de melon, Xavier Dubreucq situe le choix de la parcelle comme un critère principal de qualité sanitaire du melon. Cultiver du melon à une cadence trop rapprochée augmente la probabilité de maladies du sol comme la fusariose ou la verticilliose, ainsi que le risque nématode. Chaque zone ayant son propre profil : « Dans certains secteurs, vous n’aurez pas de souci avec un melon tous les trois ans, alors qu’ailleurs, la culture sera touchée même si vous ne l’implantez qu’une année sur cinq. »

Importance des variétés et de la période d’implantation

Second facteur à prendre en compte : le matériel végétal. « Selon l’intensité du risque, il peut être recommandé d’opter pour des variétés tolérantes aux maladies du sol ; il y a un véritable choix en la matière concernant la fusariose », indique Xavier Dubreucq. Les melons n’ayant pas ces propriétés peuvent également être greffés sur des variétés tolérantes. 

Au-delà du choix de la parcelle, et du choix de la variété, la période d’implantation a aussi son importance. « La stratégie d’évitement consiste à choisir la période la moins à risque pour la mise en terre, sachant qu’un positionnement précoce, vers mars-avril, est à priori plus risqué vis-à-vis des maladies. »

Des précédents culturaux aux effets vertueux

Insérer la culture de melon dans certaines rotations spécifiques permet une maîtrise relative des maladies telluriques. Le CTIFL* mène des essais, basés sur un travail bibliographique, en ce sens. « Implantés avant le melon, la vesce et le radis fourrager réduisent l’agressivité de la fusariose », explique Xavier Dubreucq. Si la connaissance de ce mécanisme n’est pas tout à fait complète et son effet relatif, il est cependant avéré. 

Stimuler la vie du sol pour faire concurrence aux pathogènes

Des recherches sont également en cours sur les engrais verts. En dynamisant la vie du sol sur les premiers centimètres, ils limitent la prolifération des champignons telluriques, mis en concurrence avec d’autres micro-organismes. L’agriculture de conservation des sols active le même type de levier. En limitant la profondeur de travail du sol, ou la surface travaillée sur une parcelle, elle stimule également la vie du sol. Xavier Dubreucq cite encore le maintien d’un sol couvert en permanence (culture, interculture, résidus de cultures…) comme ayant ces effets.
 
*Centre Technique Interprofessionnel des Fruits et Légumes