Expérimentatrice : un métier au cœur de la recherche variétale

Légumes
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Géraldine Lucotte, expérimentatrice pour la culture du melon, décrit son métier, liant goût du contact et rigueur.
 

« Mon métier est de mettre nos nouvelles variétés à l’épreuve des différentes situations concrètes de productions. »

Voici comment Géraldine Lucotte, expérimentatrice pour Syngenta, décrit l’utilité de son activité. Chaque année, une trentaine d’essais est menée dans le sud de la France, sous sa direction.

Constituer un réseau de producteurs

Géraldine s’est constituée un réseau de producteurs auxquels elle loue des parcelles ; un réseau qui évolue selon les années en fonction des besoins de Syngenta et des disponibilités des producteurs. L’idée est de constituer un ensemble cohérent et représentatif de la région, aussi bien pour les pratiques culturales que pour les conditions pédoclimatiques. « Les agriculteurs doivent être motivés et intéressés par la démarche, précise l’expérimentatrice. Je travaille en binôme avec chacun d’entre eux ; nous devons notamment être synchronisés sur la date de plantation. Ensuite, ils conduisent l’essai de la même manière que leurs autres parcelles. »

Le chiffre : 1 variété en 2016

Les exigences pour qu’une variété rentre au catalogue Syngenta en fin de parcours sont nombreuses. Certaines années peuvent même être vierges de toute nouveauté… et heureusement, d’autres très riches. En 2016, une seule variété a été jusqu’à l’inscription, contre trois en 2015. 

 

À l’interface de tous les métiers de la filière

 

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Le contact avec ces agriculteurs est aussi une excellente opportunité d’échanger avec eux sur leurs attentes en matière de nouvelles variétés. Les essais menés chez eux sont la base de discussions précieuses : « Je remonte leurs remarques et suggestions aux chercheurs. » Par sa profession, Géraldine Lucotte joue en effet le rôle d’interface entre les acteurs de la filière melon. Sélectionneurs, agriculteurs, mais aussi pépiniéristes, avec qui elle travaille en amont de la mise en terre, ou encore les expérimentateurs des stations d’essais, qui l’aident à définir les témoins de ses essais.

Aller au bout de la démarche

 

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L’implication des producteurs dépasse la seule phase des essais. « À la fin de l’expérimentation, j’organise une exposition de tous les melons récoltés. Bien que très pris en cette période de la saison, les producteurs qui ont repéré une variété dans les essais menés chez eux font parfois le déplacement. » L’occasion d’aller au bout de la démarche : le comportement d’une variété au champ ne représente qu’une partie des critères de recherche. Les agriculteurs sont ainsi curieux de connaître le calibre final, les paramètres de conservation et la qualité gustative du melon qui a poussé dans une de leurs parcelles. 

Un métier, des compétences multiples

Au-delà de la technique et du relationnel, la profession d’expérimentateur mobilise d’autres compétences. « Il y a un véritable travail statistique en amont des essais, pour déterminer l’emplacement des variétés testées et des témoins dans une parcelle », illustre Géraldine Lucotte. Son rôle est également de former les agriculteurs rejoignant son réseau, pour leurs premiers essais. Son métier, enfin, exige avant tout une très grande disponibilité : « Nous restons tributaires de la météo, la date d’implantation ou celle des récoltes peuvent changer jusqu’au dernier moment ! »