Opération pollinisateurs : agriculteurs et apiculteurs témoignent
Les agriculteurs participent à l'opération pollinisateurs pour augmenter le rendement de leur colza, les apiculteurs pour placer leurs abeilles dans un environnement sain bénéficiant d’une offre alimentaire diversifiée.
« Après avoir vu vivre une ruche, on respecte les abeilles »
Eric Brault, agriculteur dans la région du Faux-Perche (28)

Avec l’Opération pollinisateurs, menée sur 10 ha de colza de mon exploitation, ma sensibilisation s’est encore accrue. J’ai pu observer le travail des abeilles de près, constater que la bande mellifère était pleine de vie. Cela me conduit à davantage respecter les auxiliaires sur l’ensemble de l’exploitation : mes traitements, quand ils s’avèrent nécessaires, sont désormais réalisés la nuit, avec des produits bénéficiant de la mention abeilles. L’expérimentation a par ailleurs attiré l’attention de mes voisins, qui ont joué le jeu et ont adapté leurs pratiques à la présence des ruchers. Résultat : malgré les conditions climatiques difficiles du printemps 2013, les rendements du colza ayant bénéficié de l’apport de ruches se sont élevés à près de 42 q/ha, contre 38,5 q/ha pour les autres parcelles de l’exploitation. L’expérience est donc positive et je la renouvelle cette campagne. Avec l’envie d’en apprendre davantage sur la vie de la ruche. »
« Une expérimentation à reconduire, faute de bonnes conditions en 2013 »
Ludovic Beaufils, agriculteur à Blandainville (28)

L’expérimentation m’intéresse fortement. Plusieurs formations sur les abeilles, la biodiversité, l’impact des produits phytosanitaires sur l’environnement… m’ont sensibilisé. J’essaie depuis de faire en sorte que mes pratiques respectent les pollinisateurs. Mes colzas ne reçoivent plus d’insecticide depuis deux ans, et les traitements sont réalisés en dehors de la présence de pollinisateurs. »
« Communiquer pour sortir de la polémique »
Florent Vacher, apiculteur à La Ferté-Saint-Aubin (45)

L’expérience de l’an passé a également montré les contraintes de chacun. Les apiculteurs travaillent avec du vivant. Le printemps 2013 n’a pas favorisé le développement des ruches, raison pour laquelle certaines ont été installées trop tard dans les champs de colza. »