Comment limiter l’extension de l’orobanche sur colza ?

Pour limiter la propagation de l’orobanche sur colza, la prévention s’impose. Jean-Pierre Palleau du CETIOM fait le point.
Un parasite en développement
« L’orobanche est présente à l’état endémique en Poitou Charentes depuis plus d’un siècle mais son développement y a commencé il y a une quinzaine d’années. On trouve également quelques parcelles touchées en Dordogne ou dans l’Aube. En Poitou Charentes, certaines parcelles ne peuvent même plus être cultivées à cause de l’orobanche » observe Jean-Pierre Palleau du CETIOM (Centre Technique des Oléagineux métropolitains et du chanvre industriel). Sa propagation concerne plus de 100 000 hectares.
Des mesures agronomiques s’imposent
Pour limiter la propagation, le CETIOM préconise pour les parcelles infestées un plan de prophylaxie : « en premier lieu, quand on repère l’orobanche dans une parcelle, il faut l’arracher avec précaution car cette plante peut produire 200 000 à 1 million de graines par pied d’orobanche » explique Jean-Pierre Palleau. L’allongement des rotations, la réduction des densités de semis, des semis plus tardifs, un soin particulier apporté au désherbage (de nombreuses adventices sont des hôtes de l’orobanche), le nettoyage des outils sont autant de mesures à mettre en œuvre pour limiter l’expansion de l’orobanche. En cas de détection de zones infestées par l’orobanche à l’automne, il est recommandé de détruire la zone concernée afin d’éviter une augmentation du stock grainier.
Bien choisir sa variété
« Il faut aussi privilégier les variétés qui présentent un meilleur comportement face au parasite même si à ce jour, aucune variété n’échappe à la présence plus ou moins importante d’orobanches » précise Jean-Pierre Palleau.
Un parasite à surveiller également sur tournesol
Jusqu’en 2008, la France était épargnée par l’orobanche du tournesol. Depuis, sa présence a été identifiée dans plusieurs régions, en Vendée, Poitou Charentes, Tarn et Garonne, Haute Garonne. « Après identification des parcelles concernées, nous recommandons notamment l’arrachage des plants, un nettoyage soigné du matériel après utilisation dans les parcelles infestées et éviter un broyage des cannes qui augmente le risque de dissémination... Dans les pays déjà fortement touchés par l’orobanche du tournesol, la lutte se fait par voie génétique et chimique, « ces solutions sont déjà à disposition des producteurs français » commente Jean-Pierre Palleau. Syngenta travaille à la mise en œuvre d’une stratégie globale pour lutter contre l’orobanche du tournesol.