Grosse altise, les clefs pour positionner l’application

Colza
Redoutable ravageur du colza, la grosse altise impose une véritable course-contre-la-montre

Redoutable ravageur du colza, la grosse altise impose une véritable course-contre-la-montre.

Larves et adultes sont nuisibles

La grosse altise est nuisible au colza sous deux formes. La larve creuse des galeries dans les tiges et les pétioles des plantes, tandis que les adultes mordent les cotylédons et les jeunes feuilles. Le stade larvaire reste le plus destructeur pour la culture : la végétation ne reprend pas en sortie d’hiver, la montée en graine s’arrête.

Atteindre le stade 4 feuilles avant l’arrivée des adultes

La lutte contre les adultes de grosse altise s’appuie sur une règle agronomique : tout se joue avant le stade 4 feuilles. Pour réduire les risques, le colza doit atteindre ce stade avant l’arrivée des adultes dans la parcelle, c’est-à-dire avant le 20-30 septembre, selon les régions. L’anticipation de la date de semis reste la solution la plus efficace. Si, malgré cela, le seuil de huit pieds touchés sur dix est dépassé, alors l’application d’un insecticide foliaire permettra de préserver le rendement de la culture.

Pyréthrinoïde haut de gamme

Le suivi des vols des adultes à l’automne est capital pour évaluer le risque de ponte. Car une fois les larves dans la plante, il est déjà trop tard. L’évaluation des risques dépend alors de la vigueur de la culture : deux larves pour les colzas les plus stressés, cinq pour les autres. Si le seuil est dépassé, l’intervention peut se faire avec un organo-phosphoré ou avec une pyréthrinoïde. Si le choix s’oriente vers une pyréthrinoïde, il conviendra de privilégier une solution haut de gamme pour bénéficier d’une bonne efficacité dans le temps.

Des choix diffèrents selon les régions

Dans le cas de la grosse altise, la stratégie de protection à base d’insecticides dépend du niveau de résistance enregistré dans la zone géographique de la parcelle. Selon ce niveau, les solutions insecticides à privilégier diffèrent. Pour la façade Est de la France, l’Aube, la Côte d’Or et l’Yonne, les pyréthrinoïdes ne doivent pas être utilisées. Le choix se porte alors sur un produit issu d’une autre famille chimique, comme les organophosphorés par exemple.

Pour tout savoir sur la grosse altise et profiter des conseils d’André Fougeroux, président de la commission ravageurs de Végéphyl, écoutez l’émission spéciale Grosses altises de notre podcast « Des antennes dans les champs ».