La pluie, propice aux faux semis

Céréales
Désherbage des céréales à l'automne

Réalisée dans de bonnes conditions, la technique du faux semis reste une étape clé du désherbage des céréales.

Le retour de la pluie dans la plupart des régions permet d’envisager un faux-semis dans de bonnes conditions. Cette pratique reste une stratégie efficace pour faciliter le désherbage dans la céréale qui sera implantée par la suite, notamment si le stock semencier d’adventices dans la parcelle est important. Le faux semis consiste à travailler le sol de façon superficielle, sur 5 cm maximum, et ensuite, de rappuyer le sol. L’objectif est de faire lever les adventices avant l’implantation de la culture d’automne et, ainsi, de limiter leur développement pendant le cycle de la culture. La destruction de ces adventices doit ensuite avoir lieu au plus près du semis : au maximum trois semaines avant, soit par un travail du sol très superficiel via le recours à des outils à dents ou des disques, soit par l’application d’un herbicide foliaire non sélectif si la réglementation le permet. Pour viser un maximum d’efficacité, le faux semis doit être associé à d’autres leviers agronomiques comme le décalage de la date de semis, l’alternance des cultures d’automne et de printemps ou encore l’allongement des rotations.

05/09/2023
Désherbage des céréales, établir le plan d’action
La stratégie de désherbage des céréales à l’automne dépend du niveau de salissement dans la culture précédente.
Quel était le niveau de satisfaction du désherbage de vos parcelles de céréales cette année ? En fonction de celui-ci, la stratégie à aborder pour la campagne à venir s’ajuste. Si la gestion des adventices n’a pas été satisfaisante, il convient tout d’abord d’identifier les raisons de ce salissement pour mettre en place un plan d’action adapté. Cette année, des échecs de contrôle de graminées, telles que le vulpin ou le ray grass, ont fréquemment été constatés. Or, leur nuisibilité peut intervenir dès l’automne, au moment de leur levée. Si le désherbage chimique, centré désormais sur l’automne, a toujours sa place dans les stratégies de lutte, force est de constater que son efficacité peut s’avérer insuffisante en cas de forte infestation. D’où la nécessité de mettre en place différents leviers agronomiques. Parmi les plus efficaces, l’allongement des rotations, l’alternance de cultures d’automne et de printemps, le labour, la technique du faux-semis ou le décalage de quelques jours du semis et l’utilisation de variétés plus couvrantes telles que les hybrides. L’implantation de cultures intermédiaires, le réglage de l’écartement entre deux rangs et le recours au désherbage mécanique peuvent également être mis en place, même si leur efficacité est jugée un peu moindre par l’institut technique Arvalis.

11/07/2023
Comment limiter les infestations de vulpins ?
La mise en place de leviers agronomiques reste indispensable pour limiter la présence de vulpins.
Les échecs de désherbage ont été assez nombreux cette année au printemps et les infestations de vulpins, massives. Or, la nuisibilité de cette adventice est importante : une densité de 25 vulpins/m2 suffit à faire chuter le rendement de 5 %. Et sachant que chaque vulpin peut produire entre 1500 et 10 000 graines, limiter leur prolifération demeure indispensable. Le désherbage chimique, appliqué à l’automne, ne suffit pas toujours. La mise en place de leviers agronomiques reste donc une solution complémentaire. Parmi les plus efficaces : l’allongement des rotations, en alternant les cultures d’automne et de printemps ; le labour pour enfouir le stock semencier ; ou le faux semis 15 jours à un mois avant le semis de la culture. Retarder la date de semis du blé ou de l’orge de 15 à 20 jours, par rapport à un semis du 1er octobre, réduit la population de vulpins d’environ 50 %. Cette pratique doit être réservée aux parcelles les plus infestées du fait d’une possible perte de rendement. L’enjeu est aussi de combiner plusieurs de ces leviers pour semer dans un sol propre et rechercher une efficacité de 100 %. Même si plusieurs années sont souvent nécessaires pour atteindre cet objectif !

20/06/2023
La gestion des menues pailles fait partie du désherbage
Une gestion des menues pailles optimise le désherbage et préserve le rendement des céréales.
Les moissons des parcelles d’orge d’hiver ont débuté et avec elles, la gestion des pailles et des menues pailles. Ces dernières, qui contiennent glumes, glumelles, brisures de paille, petits grains et graines d’adventices, sont rejetées par la grille supérieure de la moissonneuse-batteuse lors du nettoyage du grain. Les récupérer limite le salissement de la parcelle en exportant une partie du stock semencier de mauvaises herbes et notamment de ray-grass, brome ou gaillet. La présence de ces adventices entraîne une forte compétitivité sur le blé suivant, notamment pour l’eau et les éléments minéraux. Exporter les menues pailles permettrait, selon des essais menés par Arvalis, un gain de rendement de 10 à 20 % selon les années. Cette stratégie permet aussi de réduire la quantité de repousses de céréales à l’interculture en éliminant les grains trop petits pour être récoltés.

21/03/2023
Céréales, désherbez dès que possible
Avant de fertiliser les céréales, les parcelles doivent être propres. L’urgence est donc de désherber.
Pour les parcelles de céréales qui n’ont pas encore pu être désherbées, l’intervention est à réaliser au plus tôt. À conditions bien sûr que les conditions climatiques soient propices. En effet, pour limiter les risques de phytotoxicité, les amplitudes thermiques doivent être inférieures à 15°C. Dans l’ensemble, les désherbages réalisés à l’automne ont plutôt bien fonctionné mais il se peut que quelques adventices soient passées au travers. Les ray-grass ayant dépassé le stade tallage sont par exemple beaucoup plus compliqués à contrôler. Dans ces situations, le traitement doit intervenir au plus tôt. Ne pas hésiter alors à utiliser des doses pleines. Autre conseil, désherber avant de fertiliser. Si la fertilisation azotée est réalisée avant le désherbage, elle profitera non seulement au développement de la culture en place mais également aux mauvaises herbes présentes. Les espèces comme les ray-grass, bromes et vulpins réagissent positivement à l’azote apporté et sont capables d’absorber 20 à 40 kg N/ha en sortie hiver. Il est donc préférable d’assurer le désherbage avant le premier apport.

07/02/2023
Adapter la stratégie herbicide à la parcelle
Une visite des parcelles de céréales s’impose pour identifier la flore présente et adapter la stratégie herbicide.
Alors que la stratégie du faux-semis à l’automne et le décalage de la date de semis ont, semble-t-il, plutôt bien fonctionné pour limiter le salissement des parcelles, l’heure est au bilan en sortie d’hiver. Pour cela, le tour de plaine reste incontournable afin d’estimer chaque situation et mettre en place le programme adéquat. Il convient en effet de quantifier le nombre d’adventices présentes et leur stade de développement. Des graminées très développées seront par exemple plus difficiles à contrôler même si elles sont sensibles aux herbicides. Les spécialités applicables en sortie d’hiver et efficaces contre les graminées sont de moins en moins nombreuses : elles reposent sur seulement deux modes d’action (groupes HRAC 1 et 2), déjà largement concernés par les phénomènes de résistance. La reconnaissance des jeunes adventices n’est, elle, pas toujours aisée. Pour la faciliter, ne pas hésiter à se référer au site www.infloweb.fr qui permet d’accéder au descriptif et aux photos de toutes les mauvaises herbes présentes sur le territoire.