Céréales, vigilance sur le développement précoce des maladies

La douceur de l’automne 2022 a favorisé le développement des céréales et l’inoculum des maladies. Etat des lieux avec les ingénieurs Syngenta en région.
Des céréales bien implantées et très développées
Dans la plupart des régions, les semis ont été réalisés dans de bonnes conditions plutôt précocement et, au cœur de l’hiver, les céréales étaient très développées. « Les céréales sont bien implantées avec une masse végétative importante liée à une douceur exceptionnelle à l’automne » souligne Damien Carnet, Responsable Agroécologie Régional chez Syngenta en région ouest. « Les semis de céréales se sont faits dans de bonnes conditions à partir de début octobre. La végétation est dense et les céréales sont en avance » ajoute Luc Flamant, Responsable Agroécologie Régional chez Syngenta dans l’est de la France.
L’inoculum primaire présent pour les principales maladies
Si les conditions automnales ont été favorables à l’implantation, la douceur et l’humidité ont également favorisé l’inoculum primaire des principales maladies des céréales comme la septoriose, la rouille jaune pour les blés ou l’helminthosporiose, la rhynchosporiose ou la rouille naine pour les orges, « un inoculum primaire qui ne demande qu’à s’exprimer à la faveur de conditions favorables» précise Luc Flamant.
« Avec l’évolution du climat et la récurrence d’automnes doux et humides favorables au développement précoce des maladies, les céréaliers vont devoir être en vigilance plus tôt dans leurs parcelles pour surveiller le développement des maladies et adapter leurs stratégies de protection » ajoute Bertrand Moncomble.
Rouille jaune et septoriose à surveiller sur les blés
Pour la sortie d’hiver 2022/2023, après une campagne où la rouille jaune s’était exprimée très tôt et était généralisée et explosive dans de nombreuses régions, cette maladie sera sous haute surveillance pour la campagne en cours, « l’an passé, certains céréaliers se sont fait piéger par la rouille jaune et sont intervenus trop tard avec des conséquences sur les rendements » commente Damien Carnet. Pour évaluer le risque rouille jaune, les agriculteurs peuvent s’appuyer sur un OAD comme AVIZIO™ qui permet d’anticiper le risque et d’intervenir si besoin avec un T1 adapté. « Avec un automne doux et un hiver doux couplés à une végétation dense et précoce, les blés seront également dans une situation à fort risque septoriose en sortie d’hiver » observe Bertrand Moncomble. « Pour les variétés les plus sensibles, un T1 avec une base soufre + partenaire fongicide contre la rouille jaune et la septoriose, pourra être envisagée en fonction du risque indiqué par les OAD » ajoute Damien Carnet.
Dans les régions céréalières du sud de la France, Laurent Mur, Ingénieur Solutions Agroécologie chez Syngenta dans le sud, confirme également que c’est bien la rouille jaune qui conduit certains agriculteurs à envisager à un T1, « de plus en plus rare compte tenu du développement de variétés tolérantes à la septoriose ».
Pourquoi la rouille jaune peut exploser ?
- En été, les rouilles se conservent sur les repousses de céréales pour constituer l’inoculum primaire
- Un automne doux est favorable au maintien de l’inoculum
- La rouille jaune peut se conserver dans les tissus végétaux jusqu’à – 7 °C
- En l’absence de gel soutenu au cours de l’hiver (-10 °C), le risque est élevé pour la campagne qui suit
Le retour des maladies de début de cycle
« Autre point de vigilance pour la campagne » signale Damien Carnet, « la recrudescence du piétin verse sur les semis précoces, en liaison avec une climatologie douce et humide, qui pourrait nécessiter pour les parcelles concernées une 1ère intervention au stade épi 1 cm ». Dans des régions, comme la Champagne, « l’oïdium est également à surveiller et peut conduire à un traitement avec une spécialité comme MELTOP® One » observe Luc Flamant.
Orges, vigilance sur la rouille naine
Comme pour les blés, les conditions climatiques de l’automne et du début d’hiver ont été favorables à l’inoculum des maladies de l’orge. « De la rouille naine a été observée dès l’automne dans certaines parcelles » remarque Bertrand Moncomble. Si cette maladie venait à se développer, une intervention spécifique avec une spécialité comme AMISTAR® serait à envisager » ajoute-t-il.
Compte tenu de l’inoculum primaire, l’helminthosporiose et la rhynchosporiose seront également à surveiller commente Luc Flamant. « Lors du premier traitement, les céréaliers ont la possibilité d’utiliser la spécialité UNIX® Max / KAYAK® qui permet de lutter contre ces principales maladies sans pression de sélection vis-à-vis des autres familles chimiques utilisées au second passage ».