Déjà de la rouille brune et de la rouille naine dans les céréales

Des pustules de rouille brune sur blés et de rouille naine sur orges ont été observées dès fin janvier. A surveiller de près au printemps.
Une météo hivernale favorable à l’inoculum primaire
Les premiers Bulletins de Santé du Végétal (BSV) de régions céréalières comme l’Ile de France ou le Poitou Charentes rapportent des observations de premières pustules de rouille brune sur blé et de rouille naine sur orge dès la fin du mois de janvier.
Ce phénomène n’est pas habituel, il est à relier aux conditions climatiques hivernales qui sont déterminantes pour la reconstitution de l’inoculum primaire.
Dans un communiqué, Arvalis explique : « si on prend le cas de la rouille brune, la période hivernale est en quelque sorte une période d’amplification du risque d’épidémie au printemps : pendant l’hiver, l’inoculum se reconstitue après une période estivale qui décime généralement les populations. Pour survivre l’été, le champignon doit trouver refuge sur les repousses de blé avant de contaminer à nouveau les semis d’automne. Or, la campagne en cours est très similaire au scénario de l’hiver 2006-2007 avec des sommes de températures entre le 1er novembre et le 31 mars bien au-delà des normales, des conditions très favorables au développement de la rouille brune qui avait alors accompli de nombreux cycles et s’était développée de façon exponentielle ».
Risques confirmés par les cartes climatiques Syngenta
Ces risques rouille brune et rouille naine sont confirmés par les cartes d’indice de pression climatiques Syngenta au 1er février. « Ces cartes mises à jour tous les mois » rappelle Fabrice Blanc, expert technique fongicides grandes cultures chez Syngenta « permettent de suivre d’octobre à mi-mars l’impact des conditions hivernales sur la survie de l’inoculum primaire afin de mieux se préparer à la campagne ». Les indices de risque maladies retranscrits sur ces cartes prennent en compte les évènements climatiques favorables à la multiplication de l’inoculum primaire et sont rapportés aux normales sur 25 ans afin de préciser si le risque maladies est élevé ou non.


Les calculs réalisés pour la mise au point des cartes de risque maladies sont utilisés par la suite dans l’outil d’aide à la décision AVIZIO® afin de déterminer les conditions initiales des modèles au moment de la reprise de végétation.
Les conditions météo de mars et avril déterminantes

« Malgré un inoculum primaire important sur rouille brune des blés et rouille naine des orges, il n’y a pas lieu de s’inquiéter pour le moment » observe Fabrice Blanc. « Tout dépendra en effet des conditions climatiques au moment de la reprise de végétation en mars et avril » ajoute-t-il. On sait par exemple que la rouille brune apprécie les températures élevées et Arvalis dans son communiqué rappelle qu’en 2007, alors que les spores de rouille brune ont besoin d’eau libre pour germer, la rosée du matin avait suffi à faire germer les spores.
Pour 2023, la vigilance s’impose à partir du stade 2 nœuds sur blé et du stade 1 nœud sur les orges sensibles à la rouille naine. Les céréaliers pourront également s’appuyer sur l’OAD AVIZIO pour adapter les programmes de protection des céréales.