Risque maladies des céréales, le point en régions

Céréales
Risque maladies des céréales, le point en régions

La météo printanière est favorable à la croissance des céréales et au risque maladies. Etat des lieux en région avec les ingénieurs Syngenta.

Croissance rapide des céréales

« La Bretagne a subi une sécheresse très inhabituelle en début d’année qui a freiné le développement des céréales » observe Damien Carnet, Responsable Agroécologie Régional chez Syngenta en région ouest. « La situation est en train de rentrer dans l’ordre avec des pluies salvatrices depuis le 15 mars qui ont permis aux céréales de se développer en valorisant les apports d’azote. La croissance des céréales est désormais rapide avec des stades qui se situent pour le blé entre 1 et 2 nœuds dans les régions de la façade ouest ». Même constat dans les régions céréalières du nord de la France où « depuis une quinzaine de jours, à la faveur des pluies, la végétation est repartie alors qu’en janvier on pouvait observer des symptômes de jaunissement sur les orges » souligne Bertrand Moncomble, Responsable Agroécologie Régional chez Syngenta dans le nord de la France, « la biomasse est conséquente et les blés sont prometteurs ».

Premiers symptômes de septoriose observés

L’autre fait marquant de la campagne en région est l’observation de premiers symptômes de septoriose. « L’inoculum de septoriose est bien là», souligne Damien Carnet, « et sur les semis précoces (15-20/10), l’OAD AVIZIO recommandait au 24 mars des interventions sous 10 jours pour certaines parcelles ». Les céréaliers vont devoir être très vigilants car les conditions météo, pluies régulières et douceur, ont été très favorables à cette maladie qui a pu ainsi progresser vers les étages supérieurs. Le responsable régional précise que des symptômes de septoriose ont même été observés sur des variétés classées tolérantes à la septoriose.
« Le régime de vents d’ouest chargés d’humidité que nous avons observé pendant quelques semaines a été très favorable au développement de la septoriose » ajoute Bertrand Moncomble. Le BSV des Hauts de France et Normandie du 29 mars confirmait ce risque septoriose :  «l’inoculum est beaucoup plus important que les 3 dernières campagnes. De la septoriose est signalée sur 65% des parcelles, essentiellement sur feuilles basses ». L’inoculum septoriose est également très présent dans les régions céréalières plus à l’est, « sur variétés sensibles, il faut se tenir prêt à intervenir avec une protection fongicide adaptée si les observations des OAD et des BSV confirment le risque » souligne Luc Flamant, Responsable Agroécologie Régional chez Syngenta dans l’est de la France.
Si un T1 s’avère nécessaire pour protéger les blés, les céréaliers peuvent s’appuyer sur des solutions fongicides à action multisites associées à des triazoles et/ou des strobilurines en présence de rouille jaune.

La rouille jaune fait son apparition à l’est

Alors que la septoriose signe son retour, la rouille jaune, qui avait conduit de nombreux céréaliers à réaliser une 1ère intervention au cours des deux dernières campagnes, est pour l’heure très discrète. « Les cartes d’indices de pression climatiques rouille jaune sur blés Syngenta au 1er mars indiquaient un risque plus faible qu’en N-1 » remarque Bertrand Moncomble, « l’inoculum n’a probablement pas pu se conserver sur les adventices et les repousses de céréales car il a fait très sec dans de nombreuses régions après les moissons » précise-t-il.
Néanmoins, le caractère explosif de la maladie incite toujours à la vigilance vis-à-vis d’une maladie qui peut se développer à la faveur de conditions favorables. « Fin mars, la rouille jaune était détectée dans la région de Dijon sur une variété sensible » signale Luc Flamant, « à surveiller ! ».

Rouille brune, des symptômes précoces et un inoculum bien présent

« On a pu observer de la rouille brune dès la sortie d’hiver », remarque Laurent Mur, Ingénieur Solutions Agroécologie chez Syngenta dans le sud. « Beaucoup de symptômes de rouille brune ont été signalés fin février début mars » confirme Luc Flamant pour les zones céréalières de l’est de la France.  Si cette maladie a pu être freinée par des températures plus fraîches, l’inoculum est très présent et la rouille brune devra être prise en compte dans le choix du T2 en s’appuyant par exemple sur une spécialité fongicide efficace sur septoriose et rouilles comme ELATUS® Era.


De la rouille naine sur orges dans toutes les régions

Symptômes de rouille naine

Symptômes de rouille naine – Photo Julien Renard

« C’est la 2ème année consécutive qu’on signale de la rouille naine très précoce dans les orges » remarque Bertrand Moncomble. « Comme l’an passé, on observe de la rouille naine dans les parcelles » confirment Damien Carnet et Luc Flamant pour l’ouest et l’est de la France.
 Le BSV des Hauts de France du 29/03 précisait que des pustules de rouille naine étaient observées sur plus de 50 % des parcelles et que l’helminthosporiose concernait un tiers des parcelles. En Bourgogne Franche Comté, le BSV de fin mars signalait également de la rouille naine dans 65 % des parcelles alors que l’helminthosporiose concernait 35 % des parcelles et la rhynchosporiose 30 % des parcelles.
« Si une 1ère intervention doit être envisagée, les céréaliers pourront renforcer l’association UNIX® Max + MELTOP® One, qui permet de lutter contre l’helminthosporiose, la rhynchosporiose et l’oïdium des orges, par une triazole et/ou une strobilurine pour mieux maîtriser la rouille naine » remarque Fabrice Blanc.