La septoriose annonce son retour sur les blés
Après plusieurs années marquées par la rouille jaune, la septoriose refait surface en début de campagne. A surveiller également sur orges, rouille naine, helminthosporiose et rhynchosporiose.
Un début de printemps favorable aux céréales et aux maladies
Le retour de pluies sur la deuxième décade de mars associé à des températures douces dans les régions céréalières a été favorable au développement des céréales et a permis une valorisation des apports azotés. Fin mars, la majorité des céréales se situent entre le stade épi 1 cm à 1 voire 2 nœuds selon les régions. « Les pluies et la douceur printanières ont également été propices au développement des maladies foliaires avec l’apparition de symptômes, notamment de la septoriose sur les blés, mais aussi un peu de rouille brune et d’oïdium ainsi que de la rouille naine, de l’helminthosporiose et de la rhynchosporiose sur les orges » souligne Fabrice Blanc, expert technique national fongicides grandes cultures. Ces risques maladies sont à surveiller selon les régions et la météo des semaines à venir.
Des symptômes de septoriose sur les feuilles de la base des blés
« Le risque septoriose important était annoncé par les cartes d’indice de pression climatique Syngenta au 1er mars » remarque l’expert. Ces cartes permettent de suivre d’octobre à mi-mars l’impact des conditions hivernales sur la survie de l’inoculum primaire afin de mieux se préparer à la campagne. « L’inoculum de septoriose est bien présent et les conditions climatiques sont favorables à l’expression de la maladie » observe Fabrice Blanc. Résultat, dans les régions céréalières, la septoriose est observée sur les feuilles de la base dans de nombreuses parcelles. Compte tenu de l’inoculum, des stades des blés et des conditions favorables, l’OAD AVIZIO™ développé par Syngenta prévoit déjà des déclenchements d’intervention début avril dans certaines parcelles.
Carte d’indice de pression climatique septoriose sur blés au 1er mars 2023 (risque faible en vert, moyen en jaune orangé et fort en rouge) - Syngenta
« Ce qui est surprenant », souligne Fabrice Blanc, « c’est que la septoriose est non seulement observée sur des variétés moyennement à très sensibles à cette maladie mais également sur des variétés moins sensibles ».
Pour la campagne en cours, en fonction des observations des agriculteurs et des indications des bulletins technique et des OAD, il se pourrait que ce soit le risque septoriose qui incite les céréaliers à réaliser une 1ère intervention fongicide alors que depuis au moins 2 campagnes, c’était la rouille jaune qui guidait les céréaliers. Attention malgré tout à cette maladie pour le moment discrète mais qui peut exploser à la faveur de conditions favorables (températures de 10 à 15 °C et hygrométrie élevées).
En situation de risque septoriose, pour éviter que la maladie ne gagne les étages supérieurs, une 1ère intervention fongicide est peut-être à envisager avec des fongicides à action multisite en association avec des triazoles voire des strobilurines en cas de présence/risque de rouille jaune.
Déjà quelques pustules de rouille brune
Phénomène plus rare, des pustules de rouille brune ont été observées dans certaines régions céréalières très précocement. Là encore, le climat du mois d’avril sera déterminant pour le développement de cette maladie sachant que les cartes d’indice de pression climatiques Syngenta au 1er mars révélaient un fort risque rouille brune pour la campagne en cours dans toutes les régions céréalières.
Carte d’indice de pression climatique rouille brune sur blés au 1er mars 2023 (risque faible en vert, moyen en jaune orangé et fort en rouge) - Syngenta
« Le risque rouille brune sera à prendre au compte lors du T2, traitement pivot de la lutte contre les maladies des blés » observe Fabrice Blanc. « Une spécialité comme ELATUS® Era permet de gérer le complexe maladies septoriose et rouilles à partir du stade DFE » ajoute-t-il.
De la rouille naine sur les orges
Pour la 2ème année consécutive, des symptômes de rouille naine précoce sont observés dans les parcelles d’orges d’hiver un peu partout en France. L’ inoculum important résultant de la présence forte de rouille naine en 2022 et probablement du réchauffement climatique (avec peu de périodes de gel) expliquent cette nouvelle donne. Cette présence de rouille naine ne doit pas faire oublier aux céréaliers les risques helminthosporiose et rhynchosporiose toujours bien présents en ce début de campagne.
« Si une 1ère intervention doit être envisagée, les céréaliers pourront renforcer l’association UNIX® Max + MELTOP® One, qui permet de lutter contre l’helminthosporiose, la rhynchosporiose et l’oïdium des orges, par une triazole et/ou une strobilurine pour mieux maîtriser la rouille naine » remarque Fabrice Blanc.
