Etat de la résistance aux fongicides céréales en 2022

Céréales
Etat de la résistance aux fongicides céréales

Le niveau de résistance des fongicides céréales à plusieurs familles chimiques invite les céréaliers à diversifier et alterner les familles chimiques pour préserver leur efficacité.

La résistance de la septoriose du blé aux triazoles toujours bien implantée

Le monitoring Syngenta qui analyse chaque année plus de 200 échantillons sur toute l’Europe confirme une nouvelle fois le niveau très élevé de la résistance aux triazoles. « Il n’y a plus désormais que des souches moyennement à fortement résistantes aux triazoles » souligne Fabrice Blanc, expert technique national grandes cultures chez Syngenta.
Un contexte qui incite les céréaliers à trouver des alternatives aux triazoles dès le T1 pour lutter contre la septoriose comme la spécialité fongicide de biocontrôle THIOVIT® Jet Microbilles homologuée contre la septoriose depuis plusieurs campagnes. 
L’utilisation des triazoles dans le programme de protection des céréales n’est pas à proscrire mais il est essentiel de les alterner, voire de les associer. Il peut également être judicieux de recourir à des triazoles encore peu utilisées dans les programmes comme le bromuconazole qui peut par exemple être associé à la spécialité ELATUS® Plus au T2 pour une large protection contre les maladies.

Résistances aux SDHI en progression

La résistance des souches de septoriose aux SDHI sur blés et plus encore des souches d’helminthosporiose aux SDHI sur orges, progresse mais souligne Fabrice Blanc, « le niveau de résistance, en particulier vis-à-vis de la septoriose des blés aux SDHI, ne remet pas en cause leur efficacité et leur intérêt sur la septoriose des blés mais justifie plus que jamais la recommandation d’appliquer un seul fongicide de la famille des carboxamides par hectare et par an ». Dans les zones où la résistance est bien implantée, l’introduction de molécules à action multisites et de fongicides à nouveau mode d’action est vivement recommandée.
Pour les orges, où le niveau des souches résistantes de l’helminthosporiose aux SDHI dépasse les 60 %, associés à un autre fongicide, ils conservent malgré tout un intérêt prouvé.
Enfin, quelques souches de rouille naine moins sensibles aux SDHI sont observées depuis 3 campagnes, un phénomène à surveiller et à prendre en compte dans les programmes de protection fongicide. 


Gérer les résistances aux fongicides de la ramulariose avec le folpel

La présence de souches de ramulariose résistantes aux SDHI est confirmée en France et en Europe de l’Ouest (en particulier en Allemagne). L’efficacité des fongicides de la famille des SDHI, des QoI et des triazoles vis-à-vis de la ramulariose est fortement altérée.
« L’homologation récente de la spécialité fongicide MIRROR® à base de folpel sur helminthosporiose, rhynchosporiose et ramulariose de l’orge va permettre aux céréaliers d’intégrer un fongicide multisite dans les programmes pour lutter efficacement contre ces maladies » souligne Fabrice Blanc. 


La résistance des souches d’helminthosporiose aux strobilurines à un niveau élevé

La faible pression helminthosporiose en 2022 n’a pas mis en évidence une nouvelle progression de la résistance des souches d’helminthosporiose aux strobilurines mais le niveau de la résistance reste élevé (à plus de 60 % des souches testées sur les dernières campagnes). « L’utilisation des strobilurines pour lutter contre l’helminthosporiose doit être réservée aux seules situations à risque helminthosporiose élevé (variété et conditions pédoclimatiques favorables) » commente Fabrice Blanc. 


Cyprodinil et fenpropidine, 2 atouts anti-résistance au T1 des orges

Aucune évolution des souches d’helminthosporiose ou de rhynchosporiose résistantes au cyprodinil (famille des anilinopyrimidines) et la fenpropidine (famille des pipéridines) n’est à signaler. « Ces 2 modes d’action réunis dans l’association UNIX® Max + MELTOP® One permettent aux céréaliers de bénéficier d’une solution fongicide avec un large spectre sur orges, sans triazoles, pour une meilleure gestion des résistances » remarque Fabrice Blanc