Alerte rouilles dans les blés et les orges d’hiver

Dans un contexte de climat sec, la rouille jaune est toujours très présente sur blés et la rouille naine sur les orges d’hiver. A surveiller, la rouille brune.
Des céréales dans le sec à surveiller sous les orages
Mi-mai, les blés se situaient entre le stade 2 nœuds dans les régions nord et début épiaison/fin floraison dans le sud. Les orges oscillaient entre le stade DFE et grains laiteux.
« La période du remplissage des grains approche et malheureusement, de nombreuses régions céréalières, en particulier dans la moitié nord, Vendée, Bretagne, Centre ouest, sont déjà confrontées à la sécheresse » observe Fabrice Blanc, Expert Technique National grandes cultures chez Syngenta. Dans ce contexte, la septoriose, maladie majeure des blés qui apprécie les températures chaudes mais qui a besoin d’eau pour se développer sur les étages supérieurs des blés, n’est pas très présente mais reste à surveiller car elle pourrait se développer à la faveur de pluies d’orages.
En revanche, l’oïdium maladie régulièrement présente en Champagne, est observée cette année dans des régions comme les Pays de Loire, la Bretagne ou les Hauts de France (source BSV).
La rouille jaune, maladie numéro 1 des blés en 2022
Mais, le fait majeur de la campagne 2022 est le fort risque rouille jaune – anticipé dans les cartes de risque maladies en sortie d’hiver mises au point par Syngenta - qui se confirme dans la plupart des régions céréalières, notamment en Hauts de France, Normandie, Bretagne, Pays de Loire mais aussi plus au sud en Vendée ou dans le sud-ouest.
« La rouille jaune est une maladie à caractère explosif qui peut engendrer des pertes de rendement de 40 à 50 q/ha si elle est n’est pas prise en compte en tout début d’attaque » rappelle Fabrice Blanc. « En fonction du risque et de la pression de cette maladie, un traitement fongicide relais avant le T2 peut être nécessaire. Pour le T2, il est recommandé pour les parcelles à risque d’utiliser des spécialités fongicides avec une très bonne efficacité sur rouilles comme Elatus® Era à une dose proche de la dose d’homologation (1 l/ha), notamment si ce T2 est appliqué en curatif (ce qu’il faut absolument éviter pour pouvoir la contrôler) ».
La vigilance s’impose car depuis quelques années, cette maladie est observée sur des variétés classées tolérantes avec le développement de nouvelles races de rouille jaune. Pour évaluer le risque rouille jaune, les céréaliers peuvent s’appuyer sur les informations fournies par l’OAD Avizio™ mais aussi surveiller les parcelles y compris avec des variétés notées plus résistantes.
La rouille brune pourrait prendre le relais
Début mai, les BSV signalaient quelques symptômes de rouille brune en Rhône-Alpes et Midi-Pyrénées. Avec l’augmentation des températures moyennes durant la période de sensibilité des blés à la rouille brune, cette maladie est à surveiller car elle est régulièrement observée sur les blés du nord de la France depuis plusieurs campagnes.
« Le risque rouille brune est à prendre en compte dans le choix du T2, la spécialité fongicide Elatus® Era apporte une bonne protection contre la septoriose, la rouille jaune et la rouille brune » observe Fabrice Blanc.
Rouille naine à surveiller sur les orges
Au début du printemps, des attaques précoces et inhabituelles de rouille naine étaient signalées dans des parcelles d’orge d’hiver en particulier dans les zones océaniques.
Les températures élevées et un inoculum bien présent sont favorables au développement de cette maladie qui est observée dans de nombreuses régions céréalières selon les derniers BSV de Midi-Pyrénées au Hauts-de-France en passant par l’Ile-de-France.

Rouille naine sur variété sensible en Eure et Loir (04/05/22)
Les agriculteurs doivent être particulièrement vigilants sur les parcelles semées avec des variétés sensibles et adapter les programmes fongicides si nécessaire. « La spécialité fongicide Elatus® Era offre un très bon niveau d’efficacité sur toutes les rouilles des céréales à paille y compris sur la rouille naine de l’orge » rappelle Fabrice Blanc.